Retrouveztoutes les paroles de la chanson. Login. Menu. Langue. Deutsch. English . Español. Italiano. Nederlands. Polski Paroles : Besoin de rien, envie de toi - Peter et Sloane . Retrouvez toutes les paroles de la chanson. Créé par haneon. Profil Quiz dĂ©jĂ abonnĂ© s'abonner? Ăvaluation: DerniĂšre actualisation : 5 mai 2022. Informations additionnelles concernant ce quizPeter & Sloane, Peter Become A Better Singer In Only 30 Days, With Easy Video Lessons! Regarde le jour se lĂšve Dans la tendresse sur la ville Tu me fais vivre Comme dans un rĂȘve Tout ce que j'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi J'aime quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lĂšve Nous on s'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Watch New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer Written by Bernard Estardy, Chantal Richard, Jean-Pierre Savelli, Marie-Jose Zarb Lyrics © SM PUBLISHING FRANCE, Sony/ATV Music Publishing LLC Lyrics Licensed & Provided by LyricFind Alorsencore une fois un GRAND MERCI car grĂące Ă toi beaucoup de gens auront la possibilitĂ© d'ĂȘtre aider voir mĂȘme parfois sauver . . Nass. SarahLopez merci beaucoup pour ton forum ..franchement t'as rien perdu contraire tu es une bonne personne et tu obtiendras inchallah ce que tu mĂ©rites..dis toi que Dieu est grand il a su te montrer vraiment la mauvaise
Peter & Sloane, Peter Watch New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer Regarde le jour se lĂšve Dans la tendresse sur la ville Tu me fais vivre Comme dans un rĂȘve Tout ce que j'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi J'aime quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lĂšve Nous on s'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Watch New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer Written by Bernard Estardy, Chantal Richard, Jean-Pierre Savelli, Marie-Jose Zarb Lyrics © SM PUBLISHING FRANCE, Sony/ATV Music Publishing LLC Lyrics Licensed & Provided by LyricFind
Besoinde rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est à Vérone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Envie de toi J'aime, quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier, matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lÚve Nous on s'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais
Peter Year 1996 343 59 Views Playlists 2 Watch New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer Regarde le jour se lĂšve Dans la tendresse sur la ville Tu me fais vivre Comme dans un rĂȘve Tout ce que j'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi J'aime quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lĂšve Nous on s'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Watch New Singing Lesson Videos Can Make Anyone A Great Singer Written by Bernard Estardy, Chantal Richard, Jean-Pierre Savelli, Marie-Jose Zarb Lyrics © SM PUBLISHING FRANCE, Sony/ATV Music Publishing LLC Lyrics Licensed & Provided by LyricFindBesoinde rien envie de toi paroles meaning; Billet bateau genes tunis; Besoin de rien envie de toi paroles video; C'est d'ailleurs ce qui se passe le plus souvent en pratique. Bon an mal an, quelque 110. 000 successions sont enregistrĂ©es. Selon les chiffres du SPF Finances, en mars 2016, seules 5. 000 successions ouvertes en Belgique ont Ă©tĂ© refusĂ©es ou acceptĂ©es sous rĂ©serve. Accepter Le deal Ă ne pas rater Cartes PokĂ©mon sortie dâun nouveau coffret Ultra Premium ... Voir le deal NEW YORK CITY LIFE Archives CorbeillePartagez AuteurMessageInvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 25 AoĂ» - 1338 VoilĂ le jour J s'approchait, je devais me rendre Ă l'hĂŽpital pour rĂ©gler queqlues notes admnistratives, tous mes papiers glissĂ©s dans mon sac me voilĂ refemrant la porte de ma demeure queje femrais soigneusement Ă clefs, mon pĂšre ayant dĂ©cidĂ© de m'Ă©viter le plus possible quand Ă ma dĂ©cision de me faire avorter. AprĂšs tout c'Ă©tait ma vie non?Consuidant ma berline, une Toyota blanche, je me rendais sur le parking du centre commercial histoire de faire une petite escapade avant d'alle rĂ mon rendez-vous. Le temps n'Ă©tait pas trĂšs clĂ©ment aujourd'hui, grisĂątre annonçant probablement une pluie future. Je me dĂ©pĂȘchais de franchir les grandes portes vitrĂ©es automatiques pour me mettre Ă l' pris la direction des escalators errant dans les grands couloirs de magasins faisaint du lĂšche vitrine ici et lĂ . Quand soudain je fus attirĂ© par une scĂšne un jeune couple d'une vingtaine d'annĂ©e avec un petit bĂ©bĂ© dnas les bras. CEtte image Ă©tait belle Ă voir, mais essayent de me reprĂ©senter Ă leur place, je sus que je faisais le bon choix, je n'Ă©tais dĂ©cidĂ©ment pas prĂȘte pour changer de vie. Je baissais les yeux puis une odeur de cafĂ© vĂźnt me caresser les narines que je ne pus me retenir d'aller en commander un. Je m'appuyais au comptoir essayant de faire mon choix, mais entre les expressos, les cappuccinos et tout le cappuccino s'il vous plait?Je sortis la monnaie de mon sac et paya la boisson quand je repris mon chemin ou face Ă moi je vis un visage familier ce fut celui de Jared. Enfin une rencontre agrĂ©able qu'arriver Ă sa hauteur je ne pus me retenir de le serrer fort dans mes bras et de lui dĂ©poser un baiser sur la Jared, je suis contente de te voir, alors dis-moi comment vas-tu?J'Ă©tais speed, signe chez moi que je n'allais pas bien portant toute mon intention sur les autres que sur moi-mĂȘme. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 25 AoĂ» - 1359 Que faire aujourdâhui ? En regardant par la fenĂȘtre je pouvais voir que ce ne serait pas un jour Ă courir torse nue sur la plage, ou aller se mettre au parc pour faire bronzette⊠Vive le temps de mer** qui sâannonçait, mĂȘme si pour lâinstant il ne pleuvait pas cela ne devrait sans doute pas tarder, alors que faire quand nous avons envie de sortir et que le temps nâest pas au rendez vous ? Aller faire les boutiques tout simplement. Je nâĂ©tais peut ĂȘtre pas une fille, mais jâaimais avoir pleins de fringues et surtout pouvoir mâhabiller comme je lâentends dĂšs que jâen ai envie, et il faut dire que pour un homme comme moi, lâapproche physique Ă©tait importante, enfin par lĂ jâentendais mon Ă©lĂ©gance. Ni une ni deux jâenfilais alors un jean et une belle chemise bleue, je prenais une veste au cas oĂč il se mettrait Ă pleuvoir car il ne faisait pas froid, mais lourd, mais ce nâĂ©tait pas le moment de tomber malade Ă vrai dire. Prenant ma voiture, je partis alors vers le centre commercial, en mettant dans ma sacoche mes papiers, et surtout le plus important la carte bleue ! Parce que sans elle, les boutiques on les lĂšche et câest tout ^^ Passant devant une petite boulangerie, je demandais alors de mettre quelques viennoiseries de cĂŽtĂ© pour aprĂšs, car on a toujours faim quand on fait les boutiques car on marche, on essaye et tout le reste ça creuse ! Marchant alors tranquillement dans le Centre Commercial, je remarquais une silhouette un peu plus loin qui ne mettait pas Ă©trangĂšre loin de lĂ Ă vrai dire⊠Elle mâavait remarquĂ© et je souriais en la voyant arriver vers moi, et quand elle me serra fort dans ses bras je souriais, câĂ©tait lâune des seules femmes qui avaient le droit de pouvoir mâembrasser sur la joue XD, qui avait le droit Ă mes bras, Ă mes cĂąlins et tout ce quâelle voulait jâĂ©tais prĂȘte Ă lui donner, câĂ©tait ma protĂ©gĂ©e et rien ne pouvait me faire plus plaisir que de lui faire plaisir ! LâĂ©coutant alors, et la regardant je compris que quelque chose nâallait pas, elle nâĂ©tait pas comme dâ poupĂ©e Moi aussi je suis content de te voir, jâallais tâappeler pour savoir si tu voulais passer une soirĂ©e avec moi cette semaine, mais comme on se voit comme cela je peux te le dire directement. Comment je vais ? Bah Ă©coute la routine pour lâinstant, et ce nâest pas le beau temps qui pourra mâemmener vers des beaux males sur la plage mais que veux tu ^^Lui souriant, je ne la lĂąchais pas du regard, passant mon bras autour dâelle, jâespĂ©rais bien savoir ce qui la tourmentait ainsi, car je ne la lĂącherais pas tant que je ne saurais pas si elle avait un problĂšme ou pas ! AprĂšs tout câest ça les amis non ?Et toi ? Dis-moi tout ! Je vois bien que cela ne va pas, quâest ce qui se passe ? Tu es fatiguĂ© ? Malade ? Pas le moral Ă cause du temps ? Tu nâes pas bien parce que je nâĂ©tais pas dans ton lit cette nuit ?La derniĂšre petite phrase, ce nâĂ©tait juste que pour la faire rire et sourire, et je verrais bien si elle Ă©tait en forme ou pas⊠InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 25 AoĂ» - 1448 Je me sentais bien en sa compagnie et le croiser aujourd'hui mĂȘme Ă©tait une bĂ©nĂ©diction, un petit rayon de soleil par cette triste journĂ©e grise. Sentir son Ă©treinte sur moi me fit un bien fou, un vĂ©ritable ami sur qu je pouvais compter, voila ce qui m'avait manquĂ© ces denriers temps, d'autant plus que Mackenzie Ă©tait trĂšs occupĂ©e avec ses crĂ©ations et n'avait pas trop de temps Ă me consacrer mais je ne lui en voulais pas loin de proposition me convient parfaitement et je te laisse choisir le jour de la semaine qui te conviendrait le mieux et pour les beaux mĂąles faudra te contenter d emoi pour l'instant. Pas trop déçu j'espĂšre?!Je riais , du moins je tentais de le faire puis il passa son bras sur mes Ă©paules puis la sute de se sparoles me firent tout de mĂȘme rentrĂ©e probablement et les rĂ©visions, et peut ĂȘtre aussi le stress du quotidien rien d'inquiĂ©tant tout reprendra comme phrase je me lançais surtout pour moi mĂȘme, demain Ă©tait le jour J, ou je devrais me rendre Ă l'hopittal pour subir l'intervention qui ferait que je serais de nouveau moi-mĂȘme et seule dans mon corps. Je prnedrais cette "aventure" comme un coup de la fatalitĂ©. Je subissais en tout genre encore une Ă©preuve Ă laquelle je devais faire je dĂ©tournais la conversation sur Jared et ses derniers dis pas ça, avoues que cela te plairait assez de partager le mĂȘme lit que moi? Mais tu es gay et moi je suis hĂ©tĂ©ro, mais je t'avoue que tu louppes quelque chose!Les rires et les plaisanteries voilĂ ce dont j'avais besoin pour me sentir le coeur plus lĂ©ger. Cacher les apparences, j'Ă©tais douĂ©e pour cela enfin l'Ă©tais-je encore? Tous ces changements dans ma vie m'avaient faite me sentir plus vieille, plus sur les donc tu n'as toujours pas trouvĂ© ton homme idĂ©al?Je savais qu'il dĂ©tectait quelque chose d'anormal chez moi alors je me stoppais dans mes pas puis me lança dans une explication brĂšve et peut ĂȘtre incomplĂšte aussi...Je sors d'une histoire plutĂŽt chaotique et je n'ai pas trop le moral mais je vais m'en remettre c'est comme tout, le temps guĂ©rit les luilançais un sourire je venais de lui avouer la vĂ©rite enfin une partie je ne lui avait rien dit sur ma grossesse et a quoi bon puisque demain elle n'aura plus lieu d'ĂȘtre?! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 25 AoĂ» - 1555 Des fois, on pense que nos journĂ©es seront totalement vides, quâil ne se passera rien dâexcitant, que lâon ne verra personne et tout ce qui va avec⊠Pourquoi ? A cause du moral, Ă cause du mauvais temps et tout ce que cela entraine ! Mais lĂ , le cĆur lĂ©ger et voyant Emy, cela ne pouvait que me rendre heureux, et dire que jâavais failli lui envoyer un message ou lâappeler et que je la croisais ! Comme je dis souvent quand on parle du loup on en voit la queue, bien que lĂ câest une femme donc bon⊠Je lâĂ©coutais alors me rĂ©pondre sur ma proposition jâespĂšrais rĂ©ellement quâelle accepterait aprĂšs tout câĂ©tait pour passer du temps ensemble comme on aimait le faire tout les deux tout simplement. Elle me laissait choisir le jour, dur de choisir quand on a rien a faire la semaine qui arrive et que cela nous laisse ⊠7 possibilitĂ©s ! Fallait que je me contente dâelle, et elle me demandait si je nâĂ©tais pas trop déçu⊠Certes jâaurais aimĂ© avoir un homme avec qui partager le lit, mais lĂ câĂ©tait une soirĂ©e entre amie, entre protecteur et protĂ©gĂ©e que je voulais tout moi de choisir⊠Alala vous les femmes vous ne choisissez jamais Euh⊠Bah demain ou aprĂšs demain ça mâa lâair dâĂȘtre deux bons jours pour se voir bien que tous les autres je suis libre aussi en tout cas pour lâinstant je nâai rien de prĂ©vu ! Me contenter de toi, bah si je suis obliger je le fais hein ! Non ne tâinquiĂšte pas cela ne me déçoit pas, bien quâavoir un homme en dessert si tu trouves ça serait pas mal quand mĂȘme Jâaimais dĂ©tendre lâatmosphĂšre et je savais trĂšs bien que cela lui ferait du bien vu quâelle nâavait pas lâair trĂšs trĂšs bien⊠Sa rĂ©ponse ne me correspondait guĂšre il faut lâavouerLe stress du quotidien ?Fut ma seule rĂ©ponse Ă vrai dire je me posais certaines questions sur son bien ĂȘtre, et je voyais encore plus quâelle Ă©chappait en essayant de me poser des questions ce nâĂ©tait pas grave, jâarrivais toujours Ă mes fins ! Et jây arriverais avec elle aussi ! Je souriais en Ă©coutant sa remarqueTu sais trĂšs bien que lâon peut partager le mĂȘme lit cela ne me dĂ©range guĂšre . Mais ne tâattend pas Ă plus que dâĂȘtre dans mes bras⊠Ce que beaucoup aimerait dĂ©jĂ pouvoir avoir. Je loupe quelque chose sans aucun doute, mais je ne le saurais sans doute jamais Je plaisantais avec elle, que faire de mieux quand on en avait besoin lâun comme lâautre, pas pour les mĂȘmes raisons, mais cela faisait plaisir de la voir sourire en tout casAh non⊠Lâhomme idĂ©al je crois quâil nâexiste pas ! A part moi bien Ă©videmment Tu sais je pensais quâHayden Ă©tait le bon, et je pense toujours Ă lui, mais avec sa relation non exclusive et son c** de petit ami⊠Je ne sais pas si il reviendra vers moi...Je lâĂ©coutais alors me lancer une explication de pourquoi cela nâallait pas, lâĂ©coutant alors tranquillement, je lui dis alorsJe ne suis pas sur que tu me dis tout⊠Tu sais tu peux me parler de tout, et si tu nâas pas le moral tu sais trĂšs bien que tu peux mâappeler quand tu le veux, a nâimporte quelle heure !! Le temps guĂ©rit les blessures câest sur, mais les garder pour soi nâaide absolument en rien alors si tu as quoi que se soit a me dire, Ă te confier Ă parler nâhĂ©site pas. Mes oreilles peuvent tout entendre, mĂȘme si tu me disais que tu Ă©tais folle amoureuse de moi, nâhĂ©site de la faire sourire par la fin car son histoire Ă©tait peut ĂȘtre une partie de la vĂ©ritĂ©, mais jâattendais bel et bien toute la vĂ©ritĂ© la dessus InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 25 AoĂ» - 1629 Je n'avais pas couper se sparoles, je savais qu'il dĂ©tectait en moi un certain mal ĂȘtre, il me connaissait et pour cause, je n'allais pas bien certes, j'Ă©tais dans une mauvaise passe et me sentait abandonnĂ©e par tous, perdue ne sachant plus qui j'Ă©tais rĂ©ellement. Puis une fois dit tout ce qu'il pensait je pus Ă mon tour m'exprimer aprĂšs avoir jetĂ© mon cappuccino encore plein dans l'une des poubelles des galeries je crois que je vais laisser tomber les mecs pour le moment, ca n'apporte que des ennuis, du soucis, et pleins d'emmerdes!On doit avoir moins de soucis avec une personne du mĂȘme sexe et il y a ques des avantages, on se partage les fringues, les chaussures aussi!J'avais tentĂ© un peu d'humour malgrĂ© tout. Demain ou aprĂšs demain? Je ne sais pas trop je pense pas que je serais trop "prĂ©sente".Je savais que l'intervention me mĂšnerait dans un Ă©tat somnolent, je devais y rentrer le matin et en ressortir en milieu d' me tatĂąis Ă lui avouer tout, je ne voulais pas que cela soit le sujet principal de notre conversation par la suite. AprĂšs demain peut ĂȘtre pourquoi pas? lançais-je peu enthousiaste par les jours Ă venir alorq qu'Ă chacune de nos rencontres je ne tenias jamais en place, excitĂ©e comme une moins entre nous pas d'ambiguĂŻtĂ©, juste une amitiĂ© sincĂšre pas besoin de penser au c'est d'autant mieux, mĂȘme si je pense que le sexez sans sentiments c'est parfois pas mal, on passe un moment soupirais comme si le temps ou je faisais toutes sortes de rencontres qui finissaient dnas un lit il faut l'avouer me manquait. Mais tout Ă©tait bien plus facile, une soirĂ©e bien arrosĂ©e, un regard, un felleing et on passait la nuit avec un beau jeune homme et le lendemain ou n'en gardait que de bons un peu de temps et d'espace, ne forces pas les choses et puis ce serait un crĂ©tin de premiĂšre s'il ne revenait pas vers toi, tu es quelqu'un de bien que si tu avais Ă©tĂ© hĂ©tĂ©ro je t'aurais Ă©pouser!Je riais doucement, m'agrippant Ă son bras et me stoppais de nouveau le regardant comme gĂȘnĂ©e et scrutant les environs pour ĂȘtre sur de ne pas ĂȘtre entendus. Je m'Ă©tais mis face Ă j'ai frĂ©quentĂ© quelqu'un avec qui ça ne pouvait marcher et j'en suis tombĂ©e accidentellement enceinte, et je dois subir une intervention demain Ă l'hĂŽpital Ă la premiĂšre heure, mais une fois tout ça passĂ© j'irai beaucoup le regardais ou il ne semblait pas rĂ©agir sur le coup, le temps probablement d'assimiler la rĂ©vĂ©lation que je venais de lui faire, quand je soufflait presque me juges n'est-ce pas ou bien est ce que je te choque, moi la Emy Conway Ă©lĂšve studieuse et solitaire, chose qu'on aurait jamais cru d'elle? Je m'Ă©tais lĂ©gĂšrement Ă©nervĂ©e puis repris mon je suis un peu sur les nerfs, et j'ai dĂ» mal Ă gĂ©rer tout ca mais ca ira bientĂŽt j'ai personne sur qui compter alors c'ets pas facile Ă un air de petite fille apeurĂ©e, et fautive comme si j'avais fait une grosse bĂȘtise sachant que les consĂ©quences allaient ĂȘtre lourdes. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Jeu 26 AoĂ» - 1845 Jâavais compris quâelle nâallait pas au moment mĂȘme oĂč elle Ă©tait venue dans mes bras, contre moi⊠Je la connaissais quasiment par cĆur, ce nâĂ©tait pas ma protĂ©gĂ©e pour rien, les moments que je pouvais passer avec elle quand je ne voyais pas mes meilleurs amis ou autre câĂ©tait la plupart du temps avec elle et jâavais appris Ă la connaĂźtre câĂ©tait normal ! JâĂ©coutais alors ce quâelle disait, et je soupirait avant dâavoir un lĂ©ger sourire arrivant lors de sa derniĂšre phraseâŠMoi aussi câest ce que je me disais que jâallais laisser tomber les mecs⊠Car au fond tu as raison car mĂȘme quand on est gay ca apporte que des emmerdes ! Pour les fringues et les chaussures tu sais nous ça va vite pour les chaussures câest quasiment toujours les mĂȘmes !Elle ne serait prĂ©sente quâest ce quâelle entendait par lĂ ne pas ĂȘtre trop prĂ©sente ? Elle picolerait et serait dans un Ă©tat comateux⊠Elle ne ferait que des allers-retours pour aller quelque part ? Jâen sais rien en fait par quoi elle entendait cela et jâallais lui rĂ©pondre quâelle devait me dire pourquoi, mais elle me rĂ©pondit alors quâapres demain peut ĂȘtre pourquoi pas⊠Je soupirais et ditBah dis donc tu es motivĂ© Ă venir me voir toi⊠Si ca tâembĂȘte ou si tu peux vraiment pas ne le fait pas, je prĂ©fĂšre que tu sois enthousiaste pour venirEncore un point qui me faisait encore plus pensĂ© quâelle nâĂ©tait pas en forme et que quelque chose clochait. LâĂ©coutant je souriais doucement ⊠Elle nâavait pas tord notre amitiĂ© Ă©tait sincĂšre , dĂšs le dĂ©but je nâavais rien cachĂ© et on ne pensait pas au sexe entre nous⊠Enfin jusquâĂ prĂ©sent il nây avait pas eu de pensĂ©es comme cela ou de dĂ©lires⊠Enfin en tout cas sinon rien nâĂ©tait la dessus, câest sur que câest une amitiĂ© sincĂšre.. Saurait peut ĂȘtre pu ĂȘtre une amitiĂ© amĂ©liorĂ© si je nâavais pas une prĂ©fĂ©rence pour les hommes, mais je ne sais pas si câest une bonne idĂ©e entre amis⊠Pour ce qui est du sexe sans sentiment ce nâest pas moi qui vais te dire le contraire⊠La dessus tu sais trĂšs bien sinon dans quel Ă©tat je suis quand câest avec sentimentâŠPour les gays câĂ©tait plus facile, car les hommes adoraient avoir du sexe sans sentiments, donc on Ă©tait tout les deux dâaccord quand jâavais une soirĂ©e ainsi⊠Les filles elle sâattachaient beaucoup plus rapidement que nous, et il faut dire que je comprenais ce quâelle disait⊠Je ne pouvais pas hĂ©las lui donner des relations sans sentiments⊠JE lâĂ©coutais et soupirais au depart en entendant le dĂ©but de sa phraseâŠSi il est parti avec lâautre câest que.. ce nâĂ©tait peut ĂȘtre pas le bon, je ne sais pas⊠On verra bien le futur et qui sait peut ĂȘtre quâil y en aura un autre qui prendra sa place⊠Dommage pour moi alors, car si jâavais hĂ©tĂ©ro jâaurais accepter sans probleme ta demande en mariage Je souriais en lui rĂ©pondait cela et me demanda pourquoi elle se stoppait et surtout pourquoi elle se mettait face Ă moi⊠Elle avait quoi Ă me dire ainsi ? Elle voulait rĂ©ellement mâĂ©pouser ? Elle avait du courage alors quâĂ je pouvais accepter son mariage mais il ne se apsserait rien entre nous niveau sexuel, alors elle risquerait de se mordre les doigts⊠Et là ⊠Fut le Elle⊠Elle Ă©tait enceinte⊠Je lâĂ©coutais mais avait un peu de mal Ă me dire que câĂ©tait possible⊠Pas elle⊠Je nâarrivais rien Ă dire en fait⊠Non je ne lâa jugeais pas ou elle ne me choquais pas plus que cela, jâen connaissais des personnes qui Ă©taient enceinte bien avant elle comme ca⊠Ce qui me choquait le plus câest quâelle ne mâait rien dit avant et quâelle allait passait ses nerfs sur moi.. Et sa derniĂšre phrase mâĂ©nerva encore plus⊠Elle nâavait personne sur qui compter câest pas facile Ă vivre et jâĂ©tais quoi moi alors ? Soupirant doucement je rĂ©pondis alorsJe ne te juge absolument pas, cela peut arriver Ă nâimporte qui ce qui tâarrive, et je ne sais pas qui je serais pour te juger, je suis un ami et je ne pense pas que juger tâaiderais en quoi que se soit sur ta situation actuelle⊠Je pourrais te faire la morale aussi sur le fait quâil y a des prĂ©cautions Ă prendre pour ne pas tomber enceinte mais surtout pour ne pas attraper des maladies, mais il me semble que ce nâest pas la peine et que tu es assez grande pour savoir tout celaâŠSoupirant et me reculant lĂ©gĂšrement car jâĂ©tais Ă©nervĂ©, et quâil fallait mieux que jâessaye de rester zenâŠCe que je ne comprend pas par contre, câest que jâaurais pensĂ© ĂȘtre assez proche de toi pour que tu me le dises avant, que tu ne fuis pas et que tu ne me dises pas directement que tu nâĂ©tais pas cela pour tel raison⊠Je ne suis pas dans ta tĂȘte et je ne lâai pas vĂ©cu et je ne le vivrais jamais mais si cela mâĂ©tait arrivĂ© jâaurais voulu ĂȘtre au prĂšs des gens sur qui je tenais pour parlerâŠMais tu vois tout cela Ă la rigueur je pourrais comprendre⊠Ce que jâai du mal, et lĂ ou jâai mal surtout câest ta derniĂšre phrase⊠Cette derniĂšre phrase je ne lâaccepterais jamais !Comment pouvait elle croire quâelle nâavait personne sur qui compter, pour qui me prenait elle, je nâĂ©tais donc pas si important que cela Ă ses yeux ? Nos moments passĂ©s comme cela ne devait elle rien dire pour elle ? ou câĂ©tait le fait de vivre tout cela qui la faisait penser cela⊠En attendant je voulais la faire rĂ©agir, et pour lâinstant je ne disais plus rien⊠Si elle avait besoin jâirais avec elle, et je lui aurais bien proposer⊠Mais jâattendrais de voir comment elle allait rĂ©agir Ă ce que jâavais dit pour lui dire quoi que se soit. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Jeu 26 AoĂ» - 1906 J'aurais pensĂ© qu'il aurait Ă©tĂ© plus diplomate d'une certaine maniĂšre, qu'il comprendrait ce que j'avais voulu lui dire mais il s'Ă©nerva, je ne compris pas pourquoi sur le moment quand Ă force de l'Ă©couter Ă mon tour je sus queje l'avais blessĂ© avec certains mots. J'Ă©tais toujours face Ă lui, comme peurĂ© que quelqu'un n'entende notre conversation et sache la vĂ©ritĂ© Ă mon sujet, puis il se tut je remis une mĂšche de cheveux en place comme g^nĂ©e par la situation puis je repris la n'est pas ce que j'ai voulu dire, et puis tout ceci est arrivĂ© si vite. J'ai fait attention, je me suis protĂ©gĂ©e mais Ă croire que parofis ca suffit pas. Tu me prends pour qui? Pour une fille snas cervelle, alors t'es loin du compte!Je repris ma respiration essayant de me calmer mais la mĂšche venait de s'allumer ce qui engendra une dispute entre Jared et je sais que je peux compter sur toi et c'est pour cela que tu es le seul Ă ĂȘtre au courant hormis le pĂšre de...le pĂšre de cet enfant et mon pĂšre qui ne daigne mĂȘme plus m'adresser la parole. Je n'ai plus que toi mais maintenant je pense que c'est plus la peine. J'aurai dĂ» t'appeler mais je ne voulais pas non plus te mĂȘler Ă tout ça. Et puis merde, j'en peux plus moi, avec tout ça j'ai l'impression de perdre les pĂ©dales, je veux juste retrouver ma vie d' m'Ă©cartais de lui et partie en direction de la sortie du centre commerciale, ou des larmes commençaient Ă rouler sur mes joues que j'essuyais du revers de ma main. Je dĂ©testais me disputer avec mes proches et surtout de cette maniĂšre, mes mais comptait bien plus que ma propre famille, et lĂ ce qui venait de se passer avec Jared me touchait bien Ă©videmment et l'avais laissĂ© derriĂšre moi, aprĂšs tout c'Ă©tait de ma faute, si j'avais fait plus attention jamais je ne serais tombĂ©e enceinte et j'mais je n'aurai dit ces choses Ă m'en voulais tellement de l'avoir mis dans un tel Ă©tat de frustration que je n'osais me retourner pour savoir s'il marchais derriĂšre moi pour me rattrapper ou non? InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Jeu 26 AoĂ» - 1941 Oui je mâĂ©tais enervĂ© et oui pour moi câĂ©tait normal ! JâĂ©tais dâune nature calme, zen et elle me lâaurait dit sans rajouter cette derniĂšre phrase jâaurais utiliser la diplomatie que je me servais de dâhabitude, mais pourquoi avait elle rajouter cette phrase ? Câest vrai jâaurais pu comprendre la peur quâelle avait de le dire et tout cela je nâen doutais pas !! Mais elle mâavait blessĂ©, il en fallait pas beaucoup câest vrai en ce moment pour faire faillir ma sensibilitĂ©, et elle avait rĂ©ussit. Je lâĂ©coutais alors et je savait trĂšs bien que je ne pourrais pas reparler de me disait alors quâelle câĂ©tait protĂ©gĂ© et que câĂ©tait arrivĂ© si vite, cela jâen doutais pas, on va pas attendre 50 ans avant de comprendre tout cela, et je savais trĂšs bien que ce nâĂ©tait pas une fille sans cervelle. Je ne pouvais pas rĂ©pondre, alors que câĂ©tait une dispute qui commença en plein centre commercial⊠Super dis donc ! En attendant je ne pouvais pas en placer une.. Elle essayait de se rattraper en disant quâelle pouvait compter sur moi et que jâĂ©tais le seul au courant a part lâautre personne⊠Peut ĂȘtre mais pourquoi avait elle rajouter alors cette phrase qui servait Ă rien Ă part Ă faire mal⊠Elle partit sans que je puisse dire quoi que se soit⊠Elle fuyait, enfin elle partait quâest ce que je pourrais lui dire, je nâallais pas hurler pour quâelle revienneâŠ*quel con*Oui je pouvais le dire, Ă la base ce nâĂ©tait pas moi qui Ă©tait en tort, mais jâaurais du utiliser une autre façon de lui dire, elle Ă©tait dĂ©jĂ Ă bout, pas bien et jâen rajouter une louche en lui montrant le mal quâelle mâavait fait, mais câĂ©tait plus fort que moi⊠Quand on aimait les gens on ne devait pas leur faire de mal, câest comme ça non ? Cela me faisait mal de la voir partir tout comme cela mâavait fait mal dâentendre cette phraseâŠJe me retournais et me dĂ©cidais dâaller la voir aprĂšs tout jâĂ©tais son protecteur, et je ne voulais pas quâelle soit mal un point câest tout⊠Je la prise dans mes bras alors que jâĂ©tais derriĂšre elle ne voulant pour lâinstant pas voir son visage et je lui disâŠTu sais trĂšs bien que quoi quâil tâarrive je serais là ⊠Tu mâas fait mal en sortant cette phrase lĂ mais aprĂšs tout⊠je peux comprendre le mal ĂȘtre dans lequel tu es⊠Tu sais trĂšs bien que je suis content que tu ne me lâai pas cachĂ© mĂȘme si on peut pas utiliser ce terme la dans cette situation lĂ âŠJe la fit se retourner et lâembrassais doucement et repondit alorsJe serais toujours ton ami quoi quâil arrive, mais ne dit plus ce genre de phrase⊠Et la prochaine fois couche avec une fille ou avec moi comme ca tu seras sur de ne plus pouvoir avoir cette chose Ă vivre..Je lui souriais doucement, et essuyais ses larmes avec ma main, je ne voulais pas voir son beau visage devenir rouge et tout mouillĂ©, il ne le fallait pasâŠJe serais lĂ demain avec toi si tu as besoin de ne pas ĂȘtre seule, et je serais lĂ aprĂšs si câest ce que tu dĂ©siresVoila elle pourrait enfin parler si elle avait quelque chose a dire, maintenant je lui laissais la parole mais il fallait qu'elle entende tout ce que j'avais envie de lui dire InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Jeu 26 AoĂ» - 1957 Je sentis sa prĂ©sence deriĂšre moi et ses bras qui m'entouraient, je fermais les yeux Ă se saproles qui me consolĂšrent j'avais eu tort de garder cela pour moi et puis Jared Ă©tait le seul vĂ©ritable ami sur qui je pouvais compter. Je m'en voulais mais maintennat il Ă©tait de nouveau Ă Ă mes cĂŽtĂ©s laissant cette idiote dispute derriĂšre phrase allait pour mon pĂšre surtout, il m'a en queqlues sorte regner de sa vie. Et puis on s'est diputĂ© et je lui ai balancĂ© tant de choses mauvaises au visage que s'il daigne me reparler ce ne sera pas avant des lustres. A quoi bon avoir une famille si elle n'est pas prĂ©sente quand cela ne vas pas, hein?Je reniflais elle une gamine l'aurait fait puis il me tourna vers lui essayant mes oui je te le jures je ne voulais pas te faire du mal tu le sais Jared. Oui vu sous cet angle c'est sur qu'il ne m'arrivera pas grand retrouvais le sourire aprĂšs ces mots tournant Ă l'humour. Il me proposais de rester Ă mes cĂŽtĂ©s, certes, il venait de me tendre la perche. ALors je pris mon courage Ă deux tu en parles, et bien j'ai rendez-vous d'ici peu Ă l'hĂŽpital je peux attendre demain mais je veux que tout s'arrĂȘte au plus vite alors si tu es toujours d'accord j'aimerai que tu m'y acocmpagnes maintenant et qu'on passe quelques jours ensemble, j'ai pas trop envie de rester seule tu comprends?Et je m'clipserais si un soir tu as de la compagnie comme un beau jeune homme qui sait? Je tentais de lui lancer un sourire puis me blottis dans ses bras, ou je me sentais en suis tellement contente que tu sois lĂ , si tu savais Ă point ça compte pour je le regardai avec un air sais Ă quel point je t'aime Jared MontgomĂ©ry lui avais je passants devaient croire Ă une querelle d'amoureux ou autre, mais je m'en fichais pas mal de leur opinion ou de leur pensĂ©e, tout ce qui comptait Ă mes yeux Ă©tait d'ĂȘtre avec une presonne que je respectais et qui tenait rĂ©ellement Ă y va?Je restais collĂ©e Ă lui, essayant de ne pas trop me poser de questions sur l'intervetion prochaine et tentait de prendre les choses avec courage. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Jeu 26 AoĂ» - 2025 Et voilĂ jâĂ©tais contre elle, et je souriais en la sentant contre moi⊠CâĂ©tait bizarre dâĂȘtre ainsi posĂ© comme cela contre elle alors que jâĂ©tais homo et quâĂ la base je nâavais pas de tendresse pour les femmes⊠Mais avec mes amies câĂ©tait diffĂ©rent⊠Je lâĂ©coutais alors me parler et me dire que câĂ©tait surtout par rapport Ă son pĂšre quâelle disait celaâŠComme dit lâadage tu sais Emy, on ne choisit pas sa famille, mais on choisit sa famille⊠Et câest pour cela que par moment on dit que certaines famille ne servent Ă rien car il ne sont jamais là ⊠moi jâai eu de la chance la dessus, jâai des parents qui mâaiment, mĂȘme si ils ne sont pas au courant de beaucoup de choses sur moi, mais je pense que si jâavais besoin ils seraient là ⊠Mais si ils nâĂ©taient pas lĂ , jâaurais mes amis et par moment cela me convient tout simplement. Jâessuyais ses larmes et je lâĂ©coutais alors me dire quâelle nâavait pas voulu me faire du mal⊠Oublie tout cela, je lâai dĂ©jĂ oublierâŠJe ne pouvais que dire cela, je ne voulais pas revenir sur cette phrase aprĂšs tout câĂ©tait bon Je lui proposais de rester Ă ses cĂŽtĂ©s car cela ne me dĂ©rangeait guĂšre dâĂȘtre avec elle⊠Elle voulait que je lâaccompagne maintenant et que lâon passe quelques jours ensemble⊠Y a pas de souci, si câest ce quâelle voulait je nâen doutais pas alors je ne dirais pas nây a pas de souci, par contre tu seras obliger de dormir avec moi⊠JâespĂšre que cela ne te dĂ©range guĂšre de dormir avec moi⊠Je sais que câĂ©tait un de tes rĂȘves qui sera bientĂŽt rĂ©alisĂ©, mais fait pas de bĂ©tises pour pouvoir dormir dans mes bras Je lâĂ©coutais alors dire tout celaâŠJe suis content dâĂȘtre lĂ pour toi tout simplement et de pouvoir passer des moment avec toi⊠A la deuxiĂšme phrase⊠Je la regardais dĂ©licatement , baissant ma tĂȘte et lâembrassait avec tendresse sur⊠les lĂšvres⊠Je ne le sais pas mais jâaime entendre que lâon mâaime ! Je tâaime aussi miss Emy Conway !Bien sur je lâaimais en toute amitiĂ©, et le baiser que je venais de lui donner Ă©tait un baiser de tendresse, un baiser amical comme je pourrais donner Ă ma meilleure amie ou autre⊠mais jâaurais peut ĂȘtre pas du lui faire, je ne savais pas comment elle allait rĂ©agir⊠La gardant contre moi je lui disBien Ă©videmment on y va, ton chevalier servant ou super heros est avec toi maintenant !Avançant collĂ© Ă elle, je lui disEuh⊠Par contre faudra que lâon fasse des courses parce que sinon tu risques de ne pas avoir a manger de tout ton sĂ©jour⊠InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Ven 27 AoĂ» - 1049 Oui parfois le samis sont bien plus prĂ©sent que notre propre famille. Mon pĂšre avait toujours Ă©tĂ© lĂ pour moi, mais cette fois-ci ce ne fut pas le cas et puis il avait l'air de bien s'entendre avec Gavin, mais je voulais vivre ma vie comme je l'entendais et je savais que j'avais pris la meilleure des dĂ©cisions en ne gardant pas cet enfant et en ne restant pas avec Gavin. Cette relation Ă©tait bien trop rapide, trop lourde de consĂ©quences. Je me sentais soulagĂ©e qu'il ne m'en veuille plus que que je poussais un soupir acocmpagnĂ© d'un lĂ©ger sourire. Je ne voulais pas perdre Jared ni son amitiĂ© si prĂ©cieuse Ă mes il poursuivit sur le fait que nous allions passer du temps ensemble les jours prochains, que je devrais dormir avec lui mais qu'en aucune maniĂšre je ne devrais penser Ă me blottir dans ses bras, mais justement peut ĂȘtre que c'est de cela que j'avais besoin, d'attention et de geste rassurant. Je savais que Jared Ă©tait gay donc il n'y avait aucun soucis Ă ce faire, mais c'Ă©tait tout de mĂȘme dommage, un si beau jeune homme!!Je me ferais toute petite ne t'inquiĂštes pas et quant Ă tes bras je les connait dĂ©jĂ bien assez pour my ĂȘtre rĂ©fugiĂ© plusieurs fois!La relation que nous avions Ă©tait particuliĂšre, entre nous c'Ă©tait clair, je veux dire par lĂ que peu importe ce qui pouvait se passer, on resterait toujours amis, car au fond jamais je ne pourrais me passer de Jared, non aussi j'aime ĂȘtre avec toi...Dommage que tu prĂ©fĂšres les hommes, mais bon c'est comme ça, lui dis-je accompagnĂ© d'un clin d'oeilPuis je le vis s'approcher de moi avec Ă©tonnement surtout losqu'il me dĂ©posa un baiser sur les lĂšvres. Bien sĂ»r on avait dĂ©jĂ dĂ©lirĂ© sur le fait qu'il aimait les hommes, tout comme moi dailleurs, mais lĂ il avait franchi un cap, la barriĂšre devais-je prendre ce baiser? Je veux dire, si je m'attendais à ça?! Je dois avouer que je me sentais ailleurs un bref instant puis il avoua m'aimer je comprenais le sens de ses paroles, mais son geste m'intriguait, mais je n'en dis rien. Puis avançant collĂ©s l'un Ă l'autre tel un mignon petit couple, il m'avoua ne rien aovir Ă manger alorsq u'Ă cela ne tienne, on Ă©tait au centre commercial, autant en profiter dans ce je dois me rendre Ă l'hĂŽpital dans une demi-heure, alors ne trainons le tirais par la main en direction des caddies franchissant les barriĂšres de mĂ©tal, en avant pour les rayons d'alimentations. Viandes, lĂ©gumes, plats prĂ©parĂ©s, fromage, desserts en tout genre, soda, et sans oublier des tas de cochonneries Ă avions bientĂŽt fini les achats, je m'Ă©tais stoppĂ©e ici et lĂ regardant certains produits, quand je vis que l'heure s'approchait Ă grand pas, essayant de ne aps trop m'interroger Ă sa voir si cela Ă©tait la bonne dĂ©cision ou non et si un jour j'allais regretter ce geste que je m'apprĂ©tais Ă faire. Mais je m'extirpais de ces pensĂ©es me tournant vers faudra repasser chez moi, il me faudra certaines choses si je reste chez toi un moment, tel que mon pyjama, mes affaires de douche, et ma brosse Ă dent!Je le rejoignis et le crocha par le bras, le regardant avec grande moi pour ce geste tendre tout Ă l'heure...tu sais ce baiser... tu n'as pas peur que cela ne casse ton image de gay? AprĂšs tout plein de monde circulait dans la galerie souriais me pinçant les lĂšvres, un gay enmbrassant une femme et de surcroĂźt au milieu d'une foule? Je lui en reparlerais plus tard. L'heure fatidique arrivait Ă grand pas que j'avais peur et hĂąte Ă la fois. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Ven 27 AoĂ» - 1348 Le sujet Ă©tait clos en tout cas sur ce quâelle mâavait dit, je passais lâĂ©ponge aprĂšs ce quâelle vivait câĂ©tait bien normal non ? Une petite phrase et puis ses explications me convenait tout simplement alors pourquoi polĂ©miquer la dessus pendant 50 ans⊠Sur le fait que nous allions passer du temps ensemble , jâĂ©tais trĂšs heureux de passer des moments avec elle, mĂȘme si je savais que pour certaines personnes cela pourraient faire bizarre que je passe quelques jours avec une fille mais ce nâĂ©tait pas grave, ce nâĂ©tait pas la premiĂšre fois que cela se passerait ! Je souriais Ă cette phrase quâelle me lançait en disant quâelle les connaissaient bien assez⊠CâĂ©tait vrai !Ne tâen fait pas, pas besoin de te faire toute petite Câestvrai mes bras ont bien servi des fois⊠Et lĂ ils serviront si besoin est . Surtout si tu en a vraiment besoin tâauras juste Ă te glisser contre moi⊠Enfin le rĂ©pĂšte pas trop fort, sinon mon image risquerait dâĂȘtre cassĂ© si on apprenait que je dormais avec une filleJe rigolais Ă ma remarque, puis je lâĂ©coutais et ne lui fit quâun clin dâĆil pour rĂ©pondre Ă sa phrase quâil Ă©tait bien dommage que je prĂ©fĂšre les hommes⊠peut ĂȘtre tout simplement parce je nâavais pas connu les bonnes femmes au bon moment, et puis aprĂšs tout cela ne se commande pas. Et Ă ce moment lĂ je franchissais une barriĂšre, une que je nâavais pas franchi jusquâĂ maintenant, sauf peut ĂȘtre quelques fois bourrĂ©s ou autres mais je ne mâen souvenais pas⊠Elle ne disait rien et tant mieux pour lâinstant car je ne saurais quoi dire la dessus, câĂ©tait comme ça⊠on en reparlerait sans doute par la suite, il faudrait voirâŠPas de souci, ne tâen fait pas nous serons Ă lâheureâŠJe rĂ©pondis cela quand elle me disait le temps qui nous restait, puis nous commencions les courses, enfin en voyant certaines choses que nous mettions dans le caddie, je saurais que câĂ©tait quelques jours ou se serait des repas ou des dĂ©lires de gros comme on appelait cela entre mec⊠Puis elle me disait alors quâil fallait quâon repasse chez elle aprĂšsPas de souci, on fera un saut chez toi aprĂšs le rendez vous, et tu pourras comme ça prendre ton temps pour prĂ©parer toutes les affaires que tu auras souriais, puis quand elle me regardait avec intention je me demandais ce quâelle allait me dire⊠Puis elle me demandait juste si cela ne me faisait pas peurâŠTu sais ce geste tendre, jâen avais envie, si cela casse mon image, et que se soit nâimporte qui je pourrais leur montrer qui je suis. Ne tâen fais pas pour moi, mon image sera rĂ©tabli si elle Ă©tait cassĂ© un minimumâŠRegardant lâheure, je souris et lui ditAllons y, je ne voudrais pas que tu sois en retard, ou que je sois obligĂ© de roulĂ© a 150 pour arriver Ă lâheureJe la regardais et me demandais si elle allait me reparler de ce baiser et tout le reste, mais lĂ nous rangions les courses dans ma voiture, lui ouvrant la portiĂšre pour la faire sâasseoir, puis me mettant alors en on est parti !Je lui caressais doucement le visage comme pour la rassurer, un geste tendre amical bien Ă©videmment, car je voyais quâelle stressait, et je savais que plus on se rapprochait de lâhopital plus elle blanchirait sans aucun doute ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mar 31 AoĂ» - 1129 Nous avions quitter le centre commercial, Jared rangea les courses dans le coffre puis m'ouvrit la porte pour que je puisse m'y installer confortablement. Je luilançais un bref sourire mais tout ceci me semblait si irrĂ©el, moi dans une pareille situation?! Je sentis soudain la chameur de Jared Ă travers son geste , sa caresse sur mon visage que cela me rĂ©conforta un peu. La route jusqu'Ă l'hĂŽpital me parut longue, interminable, je ne disais pas un mot, je savais qu'ensuite je serais de nouveau cette Emy Conway libre de tout sans aucun obstacle et que je pourrais reprendre ma vie lĂ ou je l'avais peur, je ne sais pas pourquoi mais ça me fiche une peur bleue. Je dĂ©glutis quand je vis enfin l'Ă©tablissement ou Ă©tait inscrit "Memorial Hospital". Certes nous n'Ă©tions pas loin de lĂ , mais je snetais mon coeur qui allait comme exploser en pleine poitrine tant j'Ă©tais affolĂ©e, mais je restais sur mes positions je savais que c'Ă©tait la bonne dĂ©cision. Etrangement Jared ne m'avait posĂ© aucune question sur les circonstances de ma grossesse, ni sur le pĂšre et si j'Ă©tais certaine de vouloir faire ce choix de ne pas le garder. J'Ă©tais perdue dans mes pensĂ©es quand je ressentis un vibrement provenant de mon sac. Je ne m'Ă©tais mĂȘme pas intĂ©ressĂ© Ă savoir qui cela pouvait il ĂȘtre. AprĂšs tout j'avais bien d'autre chose Ă l'esprit que de discuter. Et puis Jared Ă mes cĂŽtĂ©s Ă©tait la seule chose qui comptait Ă mes me tournais vers restes avec moi, tu ne me quittes pas,j'ai besoin d'avoir quelqu'un Ă mes cĂŽtĂ©s et toi en l'occurence. Je le suppliais presque lui tenant la main de peur qu'il ne s'en aille, stupide comme rĂ©action mais dans ce genre de situation se sentir soutenir et aider Ă©tait trĂšs la portiĂšre une fois garĂ©e sur le parking inspirant profondĂ©ment, et espĂ©rant ne croiser personne me voilĂ arriver, maintenant le priais que tout se passe biene t Ă cĂŽtĂ© de Jared, le regardant avec un sourire sincĂšre puis lui dĂ©posa un baiser sur le coin de slĂšvres, geste amical et encore d'ĂȘtre lĂ , ca compte beaucoup pour moi, plus que tu ne l' avançions vers l'entrĂ©e de l'Ă©tablissement pour nous rnedre au bureau des admissions. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mar 31 AoĂ» - 2213 VoilĂ que nous avions quitter plus vite le centre commercial que je ne lâavais penser⊠Les courses dans le coffre et Emy devant. Jâessayais de la rassurer tant bien que mal alors que je conduisais, alors que lui caressais doucement le visage pour la rĂ©conforter et en posant doucement ma main prĂšs de la sienne sans oser lui garder dans la mienne, ne voulant pas paraĂźtre non plus trop proche ou entreprenant alors quâelle nâavait peut ĂȘtre pas envie de celaâŠ. Elle me disait alors quâelle avait peur , mais quâelle ne savait pas pourquoiâŠEmy, câest bien normal dâavoir peur, tu ne sais pas comment ça va se passer, et puis câest une partie de toi qui se dit mince quâest ce que je fais là ⊠Câest le contraire, si tu nâavais pas peur que je me poserais des questions, mais lĂ câest bien normal ma la regardais, je me posais bien des questions sur sa vie, sur le pourquoi en Ă©tait elle arriver lĂ , et pourquoi ne me lâavait elle pas dit avant⊠Puis pourquoi elle nâĂ©tait pas avec le pĂšre surtout pour cet acte chirurgical, et je voyais mĂȘme le pire, elle mâavait dit quâelle nâĂ©tait pas avec le pĂšre mais jâespĂšrais surtout quâelle ne me cachais pas quâelle avait Ă©tĂ© forcĂ©e pour un acte sexuel ou autre⊠Je nâosais pas lui poser ces questions car⊠Si elle avait envie de parler maintenant elle savait que jâĂ©tais son portable vibrer, et jâallais lui dire de regarder mais aprĂšs tout elle se retourna vers moi, pour me dire de rester avec elle de ne pas la quitter, je nâavais pas lâintention en mĂȘme temps, mais elle voulait ĂȘtre sur dâavoir quelquâun Ă ses cĂŽtĂ©s et surtout elle me voulait moi.. Je souriais et gardais sa main dans la mienneJe tâai promis de rester avec toi, alors je resterais avec toi ! Je ne te quitterais pas, et surtout pas maintenant comme je sais que tu as besoinâŠTu devrais peut ĂȘtre regarder qui est la personne qui tâa appelĂ© ou envoyĂ© un message , non ? Câest peut ĂȘtre quelque chose dâurgentâŠBah oui, elle ne savait pas qui câĂ©tait si câĂ©tait quelquâun quâelle ne voulait pas lire, alors elle refermerait son portable câĂ©tait tout⊠Gardant toujours sa main avec la sienne, jusquâĂ lâarrivĂ©e au parking⊠Je me dĂ©pĂȘchais de sortir pour aller vers elle, et souriais en sentant son baiser au coin de mes lĂšvres, je lâĂ©coutais me dire merci⊠elle nâavait pas besoin de me le dire⊠CâĂ©tait normal !De rien, mais câest normal, ça sert à ça les amis, Ă ĂȘtre lĂ quand nous avons besoin dans les bons et les mauvais alors avec elle, la prenant doucement contre moi pour avancer nous arrivions alors au bureau des admissions, et la une jeune femme nous regardait dâune drĂŽle de façon, mais ce nâĂ©tait pas grave⊠Avançant aprĂšs, en donnant le dossier quâEmy avait⊠Votre dossier est complet Mademoiselle. JâespĂšre que vous ĂȘtes bien sĂ»r de ce que vous faites car aprĂšs vous ne pourrez plus reculer⊠»Cette phrase dite ainsi⊠CâĂ©tait vrai, elle ne pourrait plus reculer, mais fallait il quâelle lui dise alors quâelle venait simplement dâarriver ? A la base les personnes qui venaient nâĂ©taient pas dĂ©jĂ en forme, il ne fallait sans doute pas en rajouter⊠En attendant, vous ĂȘtes prier dâaller chambre 112, nous viendrons vous cherchez des que besoins, ou dĂšs que lâinfirmiĂšre aura prĂ©parer ce quâil vous faut » InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 1 Sep - 1215 Je fus surprise ne savant pas comment prendre la sens de l'une de ses phrases"et puis câest une partie de toi qui se dit mince quâest ce que je fais lĂ âŠ"mais je ne m'attardais pas la desuss, je savais que je n'avais pas d'autre choix que de mettre un temre Ă cette grossesse. Et puis je n'Ă©taispas prĂȘte Ă aovir un enfant tant psychologiquement que matĂ©riellement. Bien sĂ»r cĂŽtĂ© financier j'avais tout ce dont je pouvais rĂȘver Ă©tant fille d'une homme riche dĂ©sormais mais si je voulais ĂȘtre mĂšre ce ne serait pas Ă cause d'un simple oubli de pilulle ou encore car je n'aurai pas fait assez attention. Que ferais je sans lui, sans Jared? Surtout Ă ce moment prĂ©cis? Personne m'Ă©tais au courant de mon Ă©tat exceptĂ© mon pĂšre et Gavin. Je prĂ©fĂ©rais garder cela secret et peut ĂȘtre que j'en parlerais un jour oĂč l'autre comme une expĂ©rience de la vie, mais pour le moment je ne voulais qu'une chose ĂȘtre de nouveau fronçais les sourcils contre cette mĂ©gĂšre, quel tact avait elle? Je jetais un oeil Ă jared comme si j'Ă©tais perdue, comme si j'avais commetrre un meurtre mais ce n'Ă©tait qu'une embryon ce qui me rapela une phrase que Gavin m'avait dite. "Ce n'est pas parce que c'est minuscule que cela n'est pas lĂ " ue chose dnas le mĂȘme genre qui me fit froid dans le dos mais je ne devais pas reculer aprĂšs tout qu'est ce que cela pouvait bien lui faire Ă cette bonne femme?!Merci avais je dis d'un ton je m'adressais ensuite Ă mon qu'on ressorte de lĂ les hĂŽpitaux me stressent Ă tel regagnais la chambre n°112 m'installa pris une douche et enfila une blouse de couleur bleue en papier lĂ©ger avalant ensuite u cachet pour me dĂ©tendre me mettant dans les vaps allongĂ©e sur le lit regardant Jared Ă qui je tenais la main. Tu seras lĂ Ă mon retour tu me l'as promisJe souriais difficilement puis je m'endormis tout semblait flou. J'ouvris de nouveau les yeux ou le temps m'avait semblĂ© durĂ© trĂšs peu puis je vis Jared Ă mes je venais de subir l'intervention. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 1 Sep - 1812 En Ă©tant ici, je me demandais en mĂȘme temps pourquoi jâĂ©tais lĂ ? Ce nâĂ©tait pas ma place, enfin pas en tant que futur pĂšre car je ne pourrais lâĂȘtre mais jâavais ma place en tant quâamis tout simplement ! JâĂ©tais avec elle car ni son copain, ni son pĂšre la soutenait actuellement, et ce nâest pas moi qui lâabandonnerais⊠Dâailleurs, je pense heureusement que jâĂ©tais lĂ car en entendant, la nana parler Ă lâaccueil⊠Mon sang nâa fait quâun tour⊠jâaurais bien voulu lui claquer toutes les choses que je voulais lui dire, mais il ne fallait pas que je me fasse virer de lâĂ©tablissement car Emy avait besoin de ma prĂ©sence tout simplement !Je voyais en plus qui me regardait et je ne pu que lui faire un clin dâĆil, il ne faudrait pas quâelle change dâavis ou quâelle nâose plus rien faire⊠Je la regardais remercier dâun ton froid la femme, en mĂȘme temps elle mĂ©ritait bien cela⊠Puis elle me dit quâelle avait hĂąte quâon ressorte de lĂ , elle stressait, câĂ©tait bien normal⊠Avançant avec elle vers la chambre n°112 , je lui souris doucement et ditElle nâavait pas Ă dire ce quâelle a dit, ou te parler comme cela⊠jâaurais bien aimĂ© la remettre Ă sa place, mais si je lâavais fait, et quâils mâavaient sortis je nâaurais pas Ă©tĂ© lĂ âŠJe la laissais ce prĂ©parer, et caressait doucement sa main, en la voyant se dĂ©tendre grĂące au mĂ©dicamentOui, je te lâai promis, je tiens toujours mes promesses je serais lĂ âŠLa voilĂ alors en train de sâendormir, puis des infirmiers ou tout autres personnels de lâĂ©tablissement Ă©taient venus la chercher⊠Il nây en aura pas pour trĂšs longtemps, si vous voulez vous pouvez lâattendre ici »Bien Ă©videmment je lâattendrais ici, et mĂȘme si cela prenait tout le reste de la journĂ©e je le ferais, jâai fait une promesse, et je tiendrais jusquâau bout, je demandais alors en la voyant partir, Ă une jeune femme comment cela se passait exactement, et elle mâexpliquaitâŠQuelques temps aprĂšs, ils me ramenaient Emy, et je lui souriais doucement en lui prenant la main, la premiĂšre question pouvait paraĂźtre un peu bĂȘte, mais câĂ©tait souvent comme cela Alors, comment te sens tu ? »Un jeune infirmier mâavait dit de les prĂ©venir, dĂšs quâelle serait rĂ©veiller pour voir si elle nâavait pas de douleurs ou autre, alors je pris le petit appareil, et sonnait⊠Un infirmier arriva, me regardant et regardant Emy⊠Tout câest bien passĂ© Mademoiselle⊠JâespĂšre pour vous que tout ce que vous avez vĂ©cu ne sera plus quâun mauvais souvenir , et que cela ne vous empĂȘchera pas dâavoir une vie bien Ă©panouie⊠Vous nâavez pas de douleurs ? Pas dâenvie de vomir ou autres ? je sais que je vous pose des questions alors que vous venez de revenir, mais câest par sĂ©curité⊠» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Mer 1 Sep - 1932 Je reprenais mes esprits peu Ă peu sentant la prĂ©sence de Jared Ă mes cĂŽtĂ©s tout en lui souriant je rĂ©pondis Ă sa va un peu Ă l'Ouest mais je pense que ça je vis un infirmier entrer dnas la piĂšce et me poser une tonne de question, bien normal aprĂšs l'interventionq ue je venais de subir, je n'avais aucune douleur mais les doutes m'assiĂ©geaient me demandant si un jour je regretterais ce que je venais de faire, stopper ma tout va bien, je n'ai mal nul part exceptĂ© que j'ai une Ă©norme envie de dormir, je me sens fatiguĂ©e rien de plus. Je n'avais qu'une seule hĂąte celle de quitter les lieux. Quand pourrais-je ressortir?Il me regarda pris ma tempĂ©rature ainsi que mon poux puis un sourire vpint se dessiner sur ses lĂšvres Il Ă©tait bien plus aimable que cette femme Ă l' pouvez sortir de ce pas Ă la seule condition que quelqu'un veille sur vous les jours Ă venir, surtout ne faites pas d'effort inconsidĂ©rĂ©s et puis mĂ©nagez savais que j'allais passer les jours prochains avec Jared donc je n'avais aucune inquiĂ©tude de ce cĂŽtĂ© ne serais pas seule je regardais Jared tandis que l'infirmier quitta la te plaĂźt partons je veux rentrer au plus vite. Tu peux m'aider Ă me lever et Ă m'habiller, je ne voudrais pas me risquer Ă flancher sur le me levais du mieux que je pus le temps que cet effet de vappe s'estompe puis allais Ă la salle d'eau soutenu par mon ami pour m'y revĂȘtir. Une fois fait, je soupiraisheureusement qu'il avait Ă©tĂ© encore mais tu vas encore m'avoir sur le dos encore quelques temps et puis sans oublier la nuit!Une petite pointe d'humour mais n'avait-il pas dit qu'on partagerait son lit?!Une fois revĂȘtue avec son aide, le fait de sortir de cette chambre me soulageait, je voulais partir aussi vite que j'y Ă©tais venue et retourner Ă la voiture de primes l'ascenseur pour atteindre le rez de chaussĂ©e et direction le temps n'a pas Ă©tĂ© trop long pour toi, je sais que je n'aurais pas du te mĂȘler Ă tout ça, j'ens uis pris d'assaut Jared au centre commercial pour en arriver lĂ . InstallĂ©e dans la voiture j'Ă©tais encore somnolente je bouclais ma ceinture et le vit faire le tour du vĂ©hicule pour y siĂ©ger a son que vas tu nous faire de bon Ă manger ce soir?J'essayais de me dĂ©tacher de cette situation du fait que je venais de subir une telle intervention qui corporellement pouvait aller, je ne souffrais pasmais mentalement cela serait probablement bien plus lourd que je l'avais imaginĂ©, mĂȘme si je n'en dit rien... InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Ven 3 Sep - 1247 Elle souriait doucement Ă ma question, câĂ©tait dĂ©jĂ quâelle devait se sentir apaiser quand au fait que je sois lĂ , elle disait quâelle pensait que ça allait en mĂȘme temps vu le contexte, ce ne pouvait quâaller quâĂ moitié⊠Lâinfirmier lui posa alors certaines questions et je les Ă©coutais alors parler et Emy rĂ©pondait tout simplement que ca allait, Ă part son envie de dormir bien normal Ă cause des mĂ©dicaments quâelle avait pris, jusque la rien de spĂ©cifiqueâŠElle avait envie de sortir de cet hopital en mĂȘme temps câĂ©tait bien normal je ne connaissait pas beaucoup de personnes qui aimait venir dans ces lieux. Quelquâun devait surveiller Emy câĂ©tait la condition pour quâelle puisse sortir, heureusement jâĂ©tais la \o/ bah quoi câest vrai, non ? Rassurant alors lâinfirmier, il quitta la piĂšce et je souriais a nouveau en regardant Emy, puis lâĂ©coutait me demander de partir et de lâaider..Oui , je vais tâaider Ă tâhabiller et nous allons rentrer Ă la maisonBah oui, pendant quelques temps ma maison, serait la sienne , et câĂ©tait bien normal une fois arriver dans la salle dâeau je ne pu que rigoler en lâĂ©coutant me dire merci et que jâallais lâavoir sur mon dos et mĂȘme la nuitâŠNe tâen fait pas pour cela, que se soit jour et nuit jâaccepte bien Ă©videmment ! Et ne me remercie pas câest bien normal !Une fois quâelle eut finit de sâhabiller, je signais un papier pour certifier que je resterais bien avec elle, et nous partions alors vers le parking, alors quâelle me disait quâelle Ă©tait dĂ©solĂ©e, pourquoi lâĂȘtre ? certes jâaurais prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre au courant avant, jâaurais prĂ©fĂ©rĂ© ne pas ĂȘtre Ă cette place lĂ car cela voulait dire que le pĂšre de cet embryon qui nâĂ©tait plus aurait Ă©tĂ© lĂ âŠNe tâen fait pas pour moi, jâai pu faire quelques trucs, et jâai surtout pu parler au peu dâinfirmiers quâil y a. Et pour le reste ne soit pas dĂ©solĂ© ne lui poserais pas encore de questions, et rĂ©ussirais je un jour Ă lui poser cette question qui lui ferait se rappeler de tout cela ? je ne sais pas⊠En tout cas, installĂ© chacun Ă notre tour dans la voiture, la premiĂšre phrase quâelle me dite dans cette magnifique voiture qui Ă©tait lĂ mienne, câĂ©tait ce que jâallais faire Ă manger le soir mĂȘme⊠Je savais bien que câĂ©tait pour essayer dâoublier le contexte , et de parler de choses et dâautres⊠je savais que les prochains jours seraient dur, mais je serais lĂ pour elleâŠJe mangerais bien⊠des pĂątes faite maison⊠Ou sinon⊠on verra bien dâici ce soir⊠je vais pas te dire finalement ce que je vais faire puisque ça se trouve je changerais dâavis dâici là ⊠Nous roulions alors vers mon appartement, nous irons chercher des affaires Ă elle plus tard, pour lâinstant elle avait besoin de se reposer , de prendre une douche ou un bain, ou ce quâelle voulait Ă la maison⊠alors il ne restait plus quâĂ y aller maintenant⊠InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Ven 3 Sep - 1304 [Sujet terminĂ©]Suite => Clique Contenu sponsorisĂ© Empire State of Mind Sujet Re Que ferais-je sans toi ? [Jared] Que ferais-je sans toi ? [Jared] Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumNEW YORK CITY LIFE Archives Corbeille Peterand Sloane (Jean-Pierre Savelli (Peter) and Chantal Richard (Merry Sloane)) Paroles de « Besoin de rien, envie de toi »: Regarde le jour se lĂšve / Dans la tendresse sur la ville /
Russia is waging a disgraceful war on Ukraine. Stand With Ukraine! Artiste Peter and Sloane Jean-Pierre Savelli Peter and Chantal Richard Merry Sloane Album Peter et Sloane Traductions anglais, roumain français français Besoin de rien, envie de toi â Regarde le jour se lĂšve Dans la tendresse sur la ville Tu me fais vivre comme dans un rĂȘve Tout ce que j'aimeBesoin de rien, envie de toi Comme j'avais envie de personne Tu vois, le jour, c'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais, l'amour, c'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toiJ'aime quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lĂšve Nous, on s'aimeBesoin de rien, envie de toi Comme j'avais envie de personne Tu vois, le jour, c'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais, l'amour, c'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toiBesoin de rien, envie de toi Comme j'avais envie de personne Tu vois, le jour, c'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais, l'amour, c'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toiBesoin de rien, envie de toi... âDerniĂšre modification par Miley_Lovato Lun, 06/04/2020 - 1736 Droits dâauteur Writers Marie Casanova, Chantal Richard, Jean-pierre Savelli, Bernard EstardyLyrics powered by by Ajouter une nouvelle traduction Ajouter une nouvelle demande Traductions de Besoin de rien, ... » Collections avec Besoin de rien, ... » Music Tales Read about music throughout historyBesoinde rien envie de toi. Comme le rouge aime lâautomne. Tu sais lâamour câest Ă VĂ©rone quâil ressemble. Besoin de rien, envie de toi, envie de toi. Jâaime quand tu mâenlaces. Quand tu mâembrasses. Je suis si bien. Premier matin caresse, matin tendresse. Tu es si belle. Le jour se lĂšve. Nous on sâaime. Besoin de rien envie Peter Year 1996 343 59 Views Playlists 2 The easy, fast & fun way to learn how to sing Regarde le jour se lĂšve Dans la tendresse sur la ville Tu me fais vivre Comme dans un rĂȘve Tout ce que j'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi J'aime quand tu m'enlaces Quand tu m'embrasses Je suis si bien Premier matin caresse Matin tendresse Tu es si belle Le jour se lĂšve Nous on s'aime Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Comme jamais envie de personne Tu vois le jour C'est Ă l'amour qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi Comme le rouge aime l'automne Tu sais l'amour C'est Ă VĂ©rone qu'il ressemble Besoin de rien, envie de toi, envie de toi Besoin de rien, envie de toi Become A Better Singer In Only 30 Days, With Easy Video Lessons! Written by Bernard Estardy, Chantal Richard, Jean-Pierre Savelli, Marie-Jose Zarb Lyrics © SM PUBLISHING FRANCE, Sony/ATV Music Publishing LLC Lyrics Licensed & Provided by LyricFind Quandje me rĂ©veille je pense Ă toi et quand je dors, je rĂȘve de toi. Nâimporte oĂč dans le monde Ă chaque seconde je pense Ă toi. Ăa lui fera du bien de recevoir un message romantique de votre part, alors nâhĂ©sitez pas Ă choisir parmi ces SMS votre texto pour lui
Marivaux ThĂ©ĂÂątre complet. Tome premier Le PĂšre prudent et Ă©quitable Adresse A Monsieur Rogier Seigneur du Buisson, Conseiller du Roi, Lieutenant gĂ©nĂ©ral civil et de police en la sĂ©nĂ©chaussĂ©e et siĂšge prĂ©sidial de Limoges. Monsieur, Le hasard m'ayant fait tomber entre les mains cette petite piĂšce comique, je prends la libertĂ© de vous la prĂ©senter, dans l'espĂ©rance qu'elle pourra, pour quelques moments, vous dĂ©lasser des grands soins qui vous occupent, et qui font l'avantage du public. Je pourrais ici trouver matiĂšre Ă un Ă©loge sincĂšre et sans flatterie ; mais tant d'autres l'ont dĂ©jĂ fait et le font encore tous les jours qu'il est inutile de mĂÂȘler mes faibles expressions aux nobles et justes idĂ©es que tout le monde a de vous ; pour moi, conteny de vous admirer, je borne ma hardiesse Ă vous demander l'honneur de votre protection et de me dire, avec un trĂšs profond respect, Monsieur, Le trĂšs humble et trĂšs obĂ©issant serviteur. M*** Acteurs DĂ©mocrite, pĂšre de Philine. Philine, fille de DĂ©mocrite. Toinette, servante de Philine. ClĂ©andre, amant de Philine. Crispin, valet de ClĂ©andre. Ariste, bourgeois campagnard. MaĂtre Jacques, paysan suivant Ariste. Le Chevalier. Le Financier. Frontin, fourbe employĂ© par Crispin. La scĂšne est sur une place publique, d'oĂÂč l'on aperçoit la maison de DĂ©mocrite. ScĂšne premiĂšre DĂ©mocrite, Philine, Toinette DĂ©mocrite Je veux ĂÂȘtre obĂ©i; votre jeune cervelle Pour l'utile, aujourd'hui, choisit la bagatelle. ClĂ©andre, ce mignon, Ă vos yeux est charmant Mais il faut l'oublier, je vous le dis tout franc. Vous rechignez, je crois, petite crĂ©ature! Ces morveuses, Ă peine ont-elles pris figure Qu'elles sentent dĂ©jĂ ce que c'est que l'amour. Eh bien donc! vous serez mariĂ©e en ce jour! Il s'offre trois partis un homme de finance, Un jeune Chevalier, le plus noble de France, Et Ariste, qui doit arriver aujourd'hui. Je le souhaiterais, que vous fussiez Ă lui. Il a de trĂšs grands biens, il est prĂšs du village; Il est vrai que l'on dit qu'il n'est pas de votre ĂÂąge Mais qu'importe aprĂšs tout? La jeune de Faubon En est-elle moins bien pour avoir un barbon? Non. Sans aller plus loin, voyez votre cousine; Avec son vieux Ă©poux sans cesse elle badine; Elle saute, elle rit, elle danse toujours. Ma fille, les voilĂ les plus charmants amours. Nous verrons aujourd'hui ce que c'est que cet homme. Pour les autres, je sais aussi comme on les nomme Ils doivent, sur le soir, me parler tous les deux. Ma fille, en voilĂ trois; choisissez l'un d'entre eux, Je le veux bien encor; mais oubliez ClĂ©andre; C'est un colifichet qui voudrait nous surprendre, Dont les biens, embrouillĂ©s dans de trĂšs grands procĂšs, Peut-ĂÂȘtre ne viendront qu'aprĂšs votre dĂ©cĂšs. Philine Si mon coeur... DĂ©mocrite Taisez-vous, je veux qu'on m'obĂ©isse. Vous suivez sottement votre amoureux caprice; C'est faire votre bien que de vous rĂ©sister, Et je ne prĂ©tends point ici vous consulter. ScĂšne II Philine, Toinette Philine Dis-moi, que faire aprĂšs ce coup terrible? Tout autre que ClĂ©andre Ă mes yeux est horrible. Quel malheur! Toinette Il est vrai. Philine Dans un tel embarras, PlutĂÂŽt que de choisir, je prendrais le trĂ©pas. ScĂšne III Philine, Toinette, ClĂ©andre, Crispin ClĂ©andre N'avez-vous pu, Madame, adoucir votre pĂšre? A nous unir tous deux est-il toujours contraire? Philine Oui, ClĂ©andre. ClĂ©andre A quoi donc vous dĂ©terminez-vous? Philine A rien. ClĂ©andre Je l'avouerai, le compliment est doux. Vous m'aimez cependant; au pĂ©ril qui nous presse, Quand je tremble d'effroi, rien ne vous intĂ©resse. Nous sommes menacĂ©s du plus affreux malheur Sans alarme pourtant... Philine Doutez-vous que mon coeur, Cher ClĂ©andre, avec vous ne partage vos craintes? De nos communs chagrins je ressens les atteintes; Mais quel remĂšde, enfin, y pourrai-je apporter? Mon pĂšre me contraint, puis-je lui rĂ©sister? De trois maris offerts il faut que je choisisse, Et ce choix Ă mon coeur est un cruel supplice. Mais Ă quoi me rĂ©soudre en cette extrĂ©mitĂ©, Si de ces trois partis mon pĂšre est entĂÂȘtĂ©? Qu'exigez-vous de moi? ClĂ©andre A quoi bon vous le dire, Philine, si l'amour n'a pu vous en instruire? Il est des moyens sĂ»rs, et quand on aime bien... Philine ArrĂÂȘtez, je comprends, mais je n'en ferai rien. Si mon amour m'est cher, ma vertu m'est plus chĂšre. Non, n'attendez de moi rien qui lui soit contraire; De ces moyens si sĂ»rs ne me parlez jamais. ClĂ©andre Quoi! Philine Si vous m'en parlez, je vous fuis dĂ©sormais. ClĂ©andre Eh bien! fuyez, ingrate, et riez de ma perte. Votre injuste froideur est enfin dĂ©couverte. N'attendez point de moi de marques de douleur; On ne perd presque rien Ă perdre un mauvais coeur; Et ce serait montrer une faiblesse extrĂÂȘme, Par de lĂÂąches transports de prouver qu'on vous aime, Vous qui n'avez pour moi qu'insensibilitĂ©. Doit-on par des soupirs payer la cruautĂ©? C'en est fait, je vous laisse Ă votre indiffĂ©rence; Je vais mettre Ă vous fuir mon unique constance; Et si vous m'accablez d'un si cruel destin, Vous ne jouirez pas du moins de mon chagrin. Philine Je ne vous retiens pas, devenez infidĂšle; Donnez-moi tous les noms d'ingrate et de cruelle; Je ne regrette point un amant tel que vous, Puisque de ma vertu vous n'ĂÂȘtes point jaloux. ClĂ©andre Finissons lĂ -dessus; quand on est sans tendresse On peut faire aisĂ©ment des leçons de sagesse, Philine, et quand un coeur chĂ©rit comme le mien... Mais quoi! vous le vanter ne servirait de rien. Je vous ai mille fois montrĂ© toute mon ĂÂąme, Et vous n'ignorez pas combien elle eut de flamme; Mon crime est d'avoir eu le coeur trop enflammĂ©; Vous m'aimeriez encor, si j'avais moins aimĂ©. Mais, dussĂ©-je, Philine, ĂÂȘtre accablĂ© de haine, Je sens que je ne puis renoncer Ă ma chaĂne. Adieu, Philine, adieu; vous ĂÂȘtes sans pitiĂ©, Et je n'exciterais que votre inimitĂ©. Rien ne vous attendrit quel coeur! qu'il est barbare! Le mien dans les soupirs s'abandonne et s'Ă©gare. Ha! qu'il m'eĂ»t Ă©tĂ© doux de conserver mes feux! Plus content mille fois... Que je suis malheureux! Adieu, chĂšre Philine... Il s'en va et il revient. Avant que je vous quitte... De quelques feints regrets du moins plaignez ma fuite. Philine, s'en allant aussi et soupirant. Ah! ClĂ©andre l'arrĂÂȘte. Mais oĂÂč fuyez-vous? arrĂÂȘtez donc vos pas. Je suis prĂÂȘt d'obĂ©ir; et ne me fuyez pas. Toinette Votre pĂšre pourrait, Madame, vous surprendre; Vous savez qu'il n'est pas fort prudent de l'attendre; Finissez vos dĂ©bats, et calmez le chagrin... Crispin Oui, croyez-en, Madame, et Toinette et Crispin; Faites la paix tous deux. Toinette Quoi! toujours triste mine! Crispin Parbleu! qu'avez-vous donc, Monsieur, qui vous chagrine? Je suis de vos amis, ouvrez-moi votre coeur A raconter sa peine on sent de la douceur. Chassez de votre esprit toute triste pensĂ©e. Votre bourse, Monsieur, serait-elle Ă©puisĂ©e? C'est, il faut l'avouer, un destin bien fatal; Mais en revanche, aussi, c'est un destin banal. Nombre de gens, atteints de la mĂÂȘme faiblesse, Dans leur triste gousset logent la sĂ©cheresse Mais Crispin fut toujours un gĂ©nĂ©reux garçon; Je vous offre ma bourse, usez-en sans façon. Toinette Ah! que vous m'ennuyez! pour finir vos alarmes, C'est un fort bon moyen que de verser des larmes! Retournez au logis passer votre chagrin. Crispin Et retournons au nĂÂŽtre y prendre un doigt de vin. Toinette Que vous ĂÂȘtes enfants! Crispin Leur douloureux martyre, En les faisant pleurer, me fait crever de rire. Toinette Qu'un air triste et mourant vous sied bien Ă tous deux! Crispin Qu'il est beau de pleurer, quand on est amoureux! Toinette Eh bien! finissez-vous? toi, Crispin, tiens ton maĂtre. HĂ©las! que vous avez de peine Ă vous connaĂtre! Crispin Ils ne se disent mot, Toinette; sifflons-les. On siffle bien aussi messieurs les perroquets. ClĂ©andre Promettez-moi, Philine, une vive tendresse. Philine Je n'aurai pas de peine Ă tenir ma promesse. Crispin Quel aimable jargon! je me sens attendrir; Si vous continuez, je vais m'Ă©vanouir. Toinette HĂ©las! beau Cupidon! le douillet personnage! Mais, Madame, en un mot, cessez ce badinage. Votre pĂšre viendra. ClĂ©andre Non, il ne suffit pas D'avoir pour Ă prĂ©sent terminĂ© nos dĂ©bats. Voyons encore ici quel biais l'on pourrait prendre, Pour nous unir enfin, ce qu'on peut entreprendre. Philine, Ă Toinette. De mon pĂšre tu sais quelle est l'intention. Il m'offre trois partis Ariste, un vieux barbon; L'autre est un chevalier, l'autre homme de finance; Mais Ariste, ce vieux, aurait la prĂ©fĂ©rence Il a de trĂšs grands biens, et mon pĂšre aujourd'hui Pourrait le prĂ©fĂ©rer Ă tout autre parti. Il arrive en ce jour. Toinette Je le sais, mais que faire? Je ne vois rien ici qui ne vous soit contraire. Dans ta tĂÂȘte, Crispin, cherche, invente un moyen. Pour moi, je suis Ă bout, et je ne trouve rien. Remue un peu, Crispin, ton imaginative. Crispin En fait de tours d'esprit, la femelle est plus vive. Toinette Pour moi, je doute fort qu'on puisse rien trouver. Crispin, tout d'un coup en enthousiasme. Silence! par mes soins je prĂ©tends vous sauver. Toinette Dieux! quel enthousiasme! Crispin Halte lĂ ! mon gĂ©nie Va des fureurs du sort affranchir votre vie. Ne redoutez plus rien; je vais tarir vos pleurs, Et vous allez par moi voir finir vos malheurs. Oui, quoique le destin vous livre ici la guerre, Si Crispin est pour vous... Toinette Quel bruit pour ne rien faire! Crispin Osez-vous me troubler, dans l'Ă©tat oĂÂč je suis? Si ma main... Mais, plutĂÂŽt, rappelons nos esprits. J'enfante... Toinette Un avorton. Crispin Le dessein d'une intrigue. Toinette Eh! ne dirait-on pas qu'il mĂ©dite une ligue? Venons, venons au fait. Crispin Enfin je l'ai trouvĂ©. Toinette Ha! votre enthousiasme est enfin achevĂ©. Crispin, parlant Ă Philine. D'Ariste vous craignez la subite arrivĂ©e. Philine Peut-ĂÂȘtre qu'Ă ce vieux je me verrais livrĂ©e. Crispin, Ă ClĂ©andre. Vaines terreurs, chansons. Vous, vous ĂÂȘtes certain De ne pouvoir jamais lui donner votre main? ClĂ©andre Oui vraiment. Crispin Avec moi, tout ceci bagatelle. ClĂ©andre HĂ© que faire? Crispin Ah! parbleu, mĂ©nagez ma cervelle. Toinette BenĂÂȘt! Crispin Sans compliment c'est dans cette journĂ©e, Qu'Ariste doit venir pour tenter hymĂ©nĂ©e? Toinette Sans doute. Crispin Du voyage il perdra tous les frais. Je saurai de ces lieux l'Ă©loigner pour jamais. Quand il sera parti, je prendrai sa figure D'un campagnard grossier imitant la posture, J'irai trouver ce pĂšre, et vous verrez enfin Et quel trĂ©sor je suis, et ce que vaut Crispin. Toinette Mais enfin, lui parti, cet homme de finance, De La BoursiniĂšre, est rival d'importance. Crispin Nous pourvoirons Ă tout. Toinette Ce chevalier charmant?... Crispin Ce sont de nos cadets brouillĂ©s avec l'argent Chez les vieilles beautĂ©s est leur bureau d'adresse. Qu'il y cherche fortune. Toinette HĂ© oui, mais le temps presse. Ne t'amuse donc pas, Crispin; il faut pourvoir A chasser tous les trois, et mĂÂȘme dĂšs ce soir. Ariste Ă©tant parti, dis-nous par quelle adresse, Des deux autres messieurs... Crispin J'ai des tours de souplesse Dont l'effet sera sĂ»r... A propos, j'ai besoin De quelque habit de femme. ClĂ©andre HĂ© bien! j'en aurai soin Va, je t'en donnerai. Crispin Je connais certain drĂÂŽle, Que je dois employer, et qui jouera son rĂÂŽle. Se tournant vers ClĂ©andre et Philine, il dit Vous, ne paraissez pas; et vous, ne craignez rien Tout doit vous rĂ©ussir, cet oracle est certain. Je ne m'Ă©loigne pas. Avertis-moi, Toinette, Si l'un des trois arrive, afin que je l'arrĂÂȘte. ClĂ©andre Adieu, chĂšre Philine. Philine ScĂšne IV ClĂ©andre, Crispin ClĂ©andre Mais dis, Crispin, Pour tromper DĂ©mocrite es-tu bien assez fin? Crispin Reposez-vous sur moi, dormez en assurance, Et mĂ©ritez mes soins par votre confiance. De ce que j'entreprends je sors avec honneur, Ou j'en sors, pour le moins, toujours avec bonheur. ClĂ©andre Que tu me rends content! Si j'Ă©pouse Philine, Je te fonde, Crispin, une sĂ»re cuisine. Crispin Je savais autrefois quelques mots de latin Mais depuis qu'Ă vos pas m'attache le destin, De tous les temps, celui que garde ma mĂ©moire. C'est le futur, soit dit sans taxer votre gloire, Vous dites au futur Ca, tu seras payĂ©; Pour de prĂ©sent, caret vous l'avez oubliĂ©. ClĂ©andre Va, tu ne perdras rien; ne te mets point en peine. Crispin Quand vous vous marierez, j'aurai bien mon Ă©trenne. Sortons; mais quel serait ce grand original? Ma foi, ce pourrait bien ĂÂȘtre notre animal. Allez chez vous m'attendre. ScĂšne V Crispin, Ariste, MaĂtre Jacques, suivant Ariste. MaĂtre Jacques C'est lĂ , monsieur Ariste VelĂ bian la maison, je le sens Ă la piste; Mais l'homme que voici nous instruira de ça. Crispin, s'entortillant le nez dans son manteau. Que cherchez-vous, Messieurs? Ariste Ne serait-ce pas lĂ La maison d'un nommĂ© le Seigneur DĂ©mocrite? MaĂtre Jacques Je sons partis tous deux pour lui rendre visite. Crispin Oui, que demandez-vous? Ariste J'arrive ici pour lui. MaĂtre Jacques C'est que ce DĂ©mocrite avertit celui-ci Qu'il lui baillait sa fille, et ça m'a fait envie; Je venions assister Ă la çarimonie. Je devons Ă©pouser la fille de Jacquet, Et je venions un peu voir comment ça se fait. Crispin Est-ce Ariste? Ariste C'est moi. MaĂtre Jacques VelĂ sa portraiture, Tout comme l'a bĂÂąti notre mĂšre nature. Crispin Moi, je suis DĂ©mocrite. Ariste Ah! quel heureux hasard! DĂ©mocrite, pardon si j'arrive un peu tard. Crispin Vous vous moquez de moi. MaĂtre Jacques VelĂ donc le biau-pĂšre? Oh! bian, pisque c'est vous, souffrez donc sans mystĂšre Que je vous dĂ©gauchisse un petit compliment, En vous remarcissant de votre traitement. Crispin Vous me comblez d'honneur; je voudrais que ma fille PĂ»t, dans la suite, Ariste, unir notre famille. On nous a fait de vous un si sage rĂ©cit. Ariste Je ne mĂ©rite pas tout ce qu'on en a dit. MaĂtre Jacques PalsanguĂ©! qu'ils feront tous deux un beau carrage Je ne sais pas au vrai si la fille est bian sage; Mais, marguĂ©! je m'en doute. Crispin Il ne me sied pas bien De la louer moi-mĂÂȘme et d'en dire du bien. Vous en pourrez juger, elle est trĂšs vertueuse. MaĂtre Jacques Biau-pĂšre, dites-moi, n'est-elle pas rĂÂȘveuse? Crispin Monsieur sera content s'il devient son Ă©poux. Ariste C'est, je l'ose assurer, mon souhait le plus doux; Et quoique dans ces lieux j'aie fait ma retraite... MaĂtre Jacques, vite. C'est qu'en ville autrefois sa fortune Ă©tait faite. Il Ă©tait emplouyĂ© dans un trĂšs grand emploi; Mais on le rechercha de par Monsieur le Roi. Il avait un biau train; quelques farmiers venirent; Ah! les mĂ©chants bourriaux! les farmiers le forcirent A compter. Ils disiont que Monsieur avait pris Plus d'argent qu'il ne faut et qu'il n'Ă©tait permis; Enfin, tout ci, tout ça, ces gens, pour son salaire, Vouliont, ce disaient-ils, lui faire pardre terre. Ceti-ci prit la mouche; il leur plantit tout lĂ , Et de ci les valets, et les cheviaux de lĂ ; Et Monsieur, bien fĂÂąchĂ© d'une telle avanie, S'en venit dans les champs vivre en mĂ©lancoulie. Ariste Le fait est seulement que, lassĂ© du fracas, Le sĂ©jour du village a pour moi plus d'appas. MaĂtre Jacques, apercevant Toinette Ă une fenĂÂȘtre. Ah! le friand minois que je vois qui regarde! Toinette, Ă la fenĂÂȘtre. Eh! qui sont donc ces gens? MaĂtre Jacques L'agriable camarde! Biau-pĂšre, c'est l'enfant dont vous voulez parler? Crispin Il est vrai, c'est ma fille; et je vais l'appeler. Ma fille, descendez. Il fait signe Ă Toinette. MaĂtre Jacques MorguĂ©, qu'elle est gentille! ScĂšne VI Ariste, MaĂtre Jacques, Crispin, Toinette Crispin, allant au-devant de Toinette, et lui disant bas. Fais ton rĂÂŽle, entends-tu? je te nomme ma fille, Et cet homme est Ariste. Approchez-vous de nous, Ma fille, et saluez votre futur Ă©poux. MaĂtre Jacques JarniguĂ©, la friponne! elle aurait ma tendresse. Ariste Je serais trop heureux, Monsieur, je le confesse. Madame a des appas dont on est si charmĂ©, Qu'en la voyant d'abord on se sent enflammĂ©. Toinette Est-il vrai, trouvez-vous que je sois bien aimable? On ne voit, me dit-on, rien de plus agrĂ©able; En gros je suis parfaite, et charmante en dĂ©tail Mes yeux sont tout de feu, mes lĂšvres de corail, Le nez le plus friand, la taille la plus fine. Mais mon esprit encor vaut bien mieux que ma mine. Gageons que votre coeur ne tient pas d'un filet? Fripon, vous soupirez, avouez-le tout net. Il est tout interdit. Crispin Tu rĂ©ponds Ă merveilles; Courage sur ce ton. MaĂtre Jacques Ca ravit mes oreilles. Ariste Que veut dire ceci? veut-elle badiner? Cet air et ses discours ont droit de m'Ă©tonner. Toinette Je vois que le pauvre homme a perdu la parole S'il devenait muet, papa, je deviens folle. Parlez donc, cher amant, petit mari futur; Sied-il bien aux amants d'avoir le coeur si dur? Allez, petit ingrat, vous mĂ©ritez ma haine. Je ferai dĂ©sormais la fiĂšre et l'inhumaine. Ariste Je n'y comprends plus rien. Toinette Tourne vers moi les yeux, Et vois combien les miens sont tendres amoureux. Ha! que pour toi dĂ©jĂ j'ai conçu de tendresse! O trop heureux mortel de m'avoir pour maĂtresse! Ariste Dans quel Ă©garement... Toinette Vous ne me dites mot! Je vous croyais poli, mais vous n'ĂÂȘtes qu'un sot. Moi devenir sa femme! ha, ha, quelle figure! Marier un objet, chef-d'oeuvre de nature, Fi donc! avec un singe aussi vilain que lui! Ariste, bas. La guenon! Toinette Cher papa, non, j'en mourrais d'ennui. Je suis, vous le savez, sujette Ă la migraine; L'aspect de ce magot la rendrait quotidienne. Que je le hais dĂ©jĂ ! je ne le puis souffrir. S'il devient mon Ă©poux, ma vertu va finir; Je ne rĂ©ponds de rien. Ariste Quelle Ă©trange folie! Crispin Son humeur est contraire Ă la mĂ©lancolie. Ariste A l'autre! Crispin Expliquez-vous, ne vous plaĂt-elle pas? Ariste Sans son extravagance elle aurait des appas. Retirons-nous d'ici, laissons ces imbĂ©ciles Ils auraient de l'argent Ă courir dans les villes. Nous venons de bien loin pour ne voir que des fous. MaĂtre Jacques Adieu, biautĂ© quinteuse; adieu donc, sans courroux. La peste les Ă©touffe. Crispin Mon humeur est mutine Point de bruit, s'il vous plaĂt, ou bien sur votre Ă©chine J'apostrophe un ergo qu'on nomme in barbara. MaĂtre Jacques Ah! morguĂ©, le biau nid que j'avions trouvĂ© lĂ ! ScĂšne VII Crispin, Toinette Crispin Il est congĂ©diĂ©. Toinette *GrĂÂąces Ă mon adresse. Crispin Je te trouve en effet digne de ma tendresse. Toinette Est-il vrai, sieur Crispin? ah! vous vous ravalez. Crispin Vous ne savez donc pas tout ce que vous valez? Toinette C'est trop se prodiguer. Crispin Je ne puis m'en dĂ©fendre Les grands hommes souvent se plaisent Ă descendre. Toinette DĂ©mocrite paraĂt adieu, songe au projet. Crispin Ne t'embarrasse pas va, je sais mon sujet. Je vais me dire Ariste, et trouver DĂ©mocrite, Et je saurai chasser les autres dans la suite. Mais prends garde, l'un d'eux pourrait bien arriver Je ne m'Ă©carte point, viens vite me trouver. Toinette Ils ne viendront qu'au soir rendre visite au pĂšre. Crispin Je pourrai donc les voir et terminer l'affaire. ScĂšne VIII DĂ©mocrite, Toinette DĂ©mocrite Toinette! Toinette Eh bien! Monsieur? DĂ©mocrite Puisque c'est aujourd'hui Qu'Ariste doit venir, ayez soin que pour lui L'on prĂ©pare un rĂ©gal ma fille est prĂ©venue... Toinette Je sais fort bien, Monsieur, qu'elle attend sa venue; Mais, pour ĂÂȘtre sa femme, il est un peu trop vieux. DĂ©mocrite Il a plus de raison. Toinette En sera-t-elle mieux? La raison, Ă son ĂÂąge, est, ma foi, bagatelle, Et la raison n'est pas le charme d'une belle. DĂ©mocrite Mais elle doit suffire. Toinette Oui, pour de vieux Ă©poux; Mais les jeunes, Monsieur, n'en sont pas si jaloux. Un peu moins de raison, plus de galanterie; Et voilĂ ce qui fait le plaisir de la vie. DĂ©mocrite C'en est fait, taisez-vous, je lui laisse le choix Qu'elle prenne celui qui lui plaira des trois. Toinette Mais... DĂ©mocrite Mais retirez-vous, et gardez le silence! Parbleu, c'est bien Ă vous Ă taxer ma prudence! ScĂšne IX DĂ©mocrite, seul. En effet, est-il rien de plus avantageux? Quoi! je prĂ©fĂ©rerais, pour je ne sais quels feux, Un jeune homme sans biens Ă trois partis sortables! Que faire, sans le bien, des figures aimables? S'il gagnait son procĂšs, cet amant si chĂ©ri, En ce cas, il pourrait devenir son mari Mais vider des procĂšs, c'est une mer Ă boire. ScĂšne X DĂ©mocrite, Le Chevalier de la MinardiniĂšre Le Chevalier C'est ici. DĂ©mocrite, ne voyant pas le Chevalier. C'est moi seul, enfin, que j'en veux croire. Le Chevalier Le seigneur DĂ©mocrite est-il pas logĂ© lĂ ? DĂ©mocrite Voulez-vous lui parler? Le Chevalier Oui, Monsieur. DĂ©mocrite Le voilĂ . Le Chevalier La rencontre est heureuse, et ma joie est extrĂÂȘme, En arrivant d'abord, de vous trouver vous-mĂÂȘme. Philine est le sujet qui m'amĂšne vers vous Mon bonheur sera grand si je suis son Ă©poux. Je suis le chevalier de la MinardiniĂšre. DĂ©mocrite Ah! je comprends, Monsieur, et la chose est fort claire; Je suis instruit de tout; j'espĂ©rais de vous voir, Comme on me l'avait dit, aujourd'hui sur le soir. Le Chevalier Puis-je croire, Monsieur, que votre aimable fille Voudra bien consentir d'unir notre famille? DĂ©mocrite Je suis persuadĂ© que vous lui plairez fort. Si vous ne lui plaisiez, elle aurait un grand tort; Mais comme vous avez pressĂ© votre visite, Et qu'on n'espĂ©rait pas que vous vinssiez si vite, Elle est chez un parent, mĂÂȘme assez loin d'ici. Si vous vouliez, Monsieur, revenir aujourd'hui, Vous vous verriez tous deux, et l'on prendrait mesure. Le Chevalier Vous pouvez ordonner, et c'est me faire injure Que de penser, Monsieur, que je plaignis mes pas, Et l'espoir qui me flatte a pour moi trop d'appas. Je reviens sur le soir. ScĂšne XI DĂ©mocrite, seul. Je fais avec prudence De ne l'avoir trompĂ© par aucune assurance. Il est bon de choisir; j'en dois voir encor deux, Et ma fille Ă son grĂ© choisira l'un d'entre eux. Ariste et l'autre ici doivent bientĂÂŽt se rendre, Et j'aurai dans ce jour l'un des trois pour mon gendre. Quelque mĂ©rite enfin qu'ait notre Chevalier, Il faut attendre Ariste et notre financier. L'heure approche, et bientĂÂŽt... ScĂšne XII DĂ©mocrite, Crispin, contrefaisant Ariste. Crispin Morbleu de DĂ©mocrite! Je pense qu'Ă mes yeux sa maison prend la fuite. Depuis longtemps ici que je la cherche en vain, J'aurais, je gage, bu dix chopines de vin. DĂ©mocrite Quel ivrogne! parlez, auriez-vous quelque affaire Avec lui? Crispin Babillard, vous plaĂt-il de vous taire? Vous interroge-t-on? DĂ©mocrite Mais c'est moi qui le suis. Crispin Ah! ah! je me reprends, si je me suis mĂ©pris. Comment vous portez-vous? Je me porte Ă merveille, Et je suis toujours frais, grĂÂące au jus de la treille. DĂ©mocrite Votre nom, s'il vous plaĂt? Crispin Et mon surnom aussi. Je suis Antoine Ariste, arrivĂ© d'aujourd'hui. ExprĂšs pour Ă©pouser votre fille, je pense Car le doute est fondĂ© dessus l'expĂ©rience. DĂ©mocrite Vous ĂÂȘtes goguenard; je suis pourtant charmĂ© De vous voir. Crispin Dites-moi, pourrai-je en ĂÂȘtre aimĂ©? Voyons-la. DĂ©mocrite Je le veux qu'on appelle ma fille. Crispin Je me promets de faire une grande famille; J'aime fort Ă peupler. ScĂšne XIII DĂ©mocrite, Crispin, Philine DĂ©mocrite La voilĂ . Crispin Je la vois. Mon humeur lui plaira, j'en juge Ă son minois. DĂ©mocrite Ma fille, c'est Ariste. Crispin Oh! oh! que de fontange! Il faut quitter cela, ma mignonne, mon ange. Philine Eh! pourquoi les quitter? DĂ©mocrite Quelles sont vos raisons? Crispin Oui, oui, parmi les boeufs, les vaches, les dindons, Il vous fera beau voir de rubans tout ornĂ©e! Dans huit jours vous serez couleur de cheminĂ©e. Tous mes biens sont ruraux, il faut beaucoup de soin TantĂÂŽt c'est au grenier, pour descendre du foin; Veiller sur les valets, leur prĂ©parer la soupe; Filer tantĂÂŽt du lin, et tantĂÂŽt de l'Ă©toupe; A faute de valets, souvent laver les plats, Eplucher la salade, et refaire les draps; Se lever avant jour, en jupe ou camisole; Pour Ă©veiller ses gens, crier comme une folle VoilĂ , ma chĂšre enfant, dĂ©sormais votre emploi, Et de ce que je veux faites-vous une loi. Philine Dieux! quel original! je n'en veux point, mon pĂšre! DĂ©mocrite Ce rustique bourgeois commence Ă me dĂ©plaire. Crispin Ses souliers, pour les champs, sont un peu trop mignons Dans une basse-cour, des sabots seront bons. Philine Des sabots! DĂ©mocrite Des sabots! Crispin Oui, des sabots, ma fille. Sachez qu'on en porta toujours dans ma famille; Et j'ai mĂÂȘme un cousin, Ă prĂ©sent financier, Qui jadis, sans reproche, Ă©tait un sabotier. Croyez-moi, vous serez mille fois plus charmante, Quand, au lieu de damas, habillĂ©e en servante, Et devenue enfin une grosse dondon, De ma maison des champs vous prendrez le timon. DĂ©mocrite Le prenne qui voudra mais je vous remercie. Non, je n'en vis jamais, de si sot, en ma vie. Adieu, sieur campagnard je vous donne un bonsoir. Pour ma fille, jamais n'espĂ©rez de l'avoir. Laissons-le. Crispin Dieu vous gard. Parbleu! qu'elle choisisse; Qu'elle prenne un garçon, Normand, Breton ou Suisse; Et que m'importe Ă moi! ScĂšne XIV Crispin, seul. Pour la subtilitĂ©, Je pense qu'ici-bas mon pareil n'est pas nĂ©. Que d'adresse, morbleu! De Paris jusqu'Ă Rome On ne trouverait pas un aussi galant homme. Oui, je suis, dans mon genre, un grand original; Les autres, aprĂšs moi, n'ont qu'un talent banal. En fait d'esprit, de ton, les anciens ont la gloire; Qu'ils viennent avec moi disputer la victoire. Un modĂšle pareil va tous les effacer. Il est vrai que de soi c'est un peu trop penser; Mais quoi! je ne mens pas, et je me rends justice; Un peu de vanitĂ© n'est pas un si grand vice. Ce n'est pourtant pas tout reste deux, et partant Il faut les Ă©carter; le cas est important. Ces deux autres messieurs n'ont point vu DĂ©mocrite; Aucun d'eux n'est venu pour lui rendre visite. Toinette m'en assure; elle veille au logis Si quelqu'un arrivait, elle en aurait avis. Je connais nos rivaux mĂÂȘme, par aventure, A tous les deux jadis je servis de Mercure. Je vais donc les trouver, et par de faux discours, Pour jamais dans leurs coeurs Ă©teindre leurs amours. J'ai dĂ©jĂ prudemment prĂ©venu certain drĂÂŽle, Qui d'un faux financier jouera fort bien le rĂÂŽle. Mais le voilĂ qui vient, notre vrai financier. Courage, il faut ici faire un tour du mĂ©tier. Il arrive Ă propos. ScĂšne XV Crispin, Le Financier Le Financier, arrivant sans voir Crispin. Oui, voilĂ sa demeure; Sans doute je pourrai le trouver Ă cette heure. Mais, est-ce toi, Crispin? Crispin C'est votre serviteur. Et quel hasard, Monsieur, ou plutĂÂŽt quel bonheur Fait qu'on vous trouve ici? Le Financier J'y fais un mariage. Crispin Vous mariez quelqu'un dans ce petit village? Le Financier Connais-tu DĂ©mocrite? Crispin HĂ©! je loge chez lui. Le Financier Quoi! tu loges chez lui? j'y viens moi-mĂÂȘme aussi. Crispin HĂ© qu'y faire? Le Financier J'y viens pour Ă©pouser sa fille. Crispin Quoi! vous vous alliez avec cette famille! Le Financier HĂ©, ne fais-je pas bien? Crispin Je suis de la maison, Et je ne puis parler. Le Financier Tu me donnes soupçon De grĂÂące, explique-toi. Crispin Je n'ose vous rien dire. Le Financier Quoi! tu me cacherais?... Crispin Je n'aime point Ă nuire. Le Financier Crispin, encore un coup... Crispin Ah! si l'on m'entendait, Je serais mort, Monsieur, et l'on m'assommerait. Le Financier Quoi! Crispin autrefois qui fut Ă mon service!... Crispin Enfin, vous voulez donc, Monsieur, que je pĂ©risse? Le Financier Ne t'embarrasse pas. Crispin Gardez donc le secret. Je suis perdu, Monsieur, si vous n'ĂÂȘtes discret. Je tremble. Le Financier Parle donc. Crispin Eh bien donc! cette fille, Son pĂšre et ses parents et toute la famille, Tombent d'un certain mal que je n'ose nommer. Le Financier Ha Crispin, quelle horreur! tu me fais frissonner. Je venais de ce pas rendre visite au pĂšre, Et peut-ĂÂȘtre, sans toi, j'eus terminĂ© l'affaire. A prĂ©sent, c'en est fait, je ne veux plus le voir, Je m'en retourne enfin Ă Paris dĂšs ce soir. Crispin Je m'enfuis, mais sur tout gardez bien le silence. Le Financier Tiens! Crispin Je n'exige pas, Monsieur, de rĂ©compense. Le Financier Tiens donc. Crispin Vous le voulez, il faut vous obĂ©ir. Adieu, Monsieur motus! ScĂšne XVI Le Financier, seul. Qu'allais-je devenir? J'aurais, sans son avis, fait un beau mariage! Elle m'eĂ»t apportĂ© belle dot en partage! Je serais bien fĂÂąchĂ© d'ĂÂȘtre Ă©poux Ă ce prix; Je ne suis point assez de ses appas Ă©pris. Retirons-nous... Pourtant un peu de biensĂ©ance, A vrai dire, n'est pas de si grande importance. DĂ©mocrite m'attend avant que de quitter, Il est bon de le voir et de me rĂ©tracter. ScĂšne XVII Le Financier, Toinette, DĂ©mocrite Le Financier frappe. Toinette, Ă la porte. Que voulez-vous, Monsieur? Le Financier Le seigneur DĂ©mocrite Est-il lĂ ? je venais pour lui rendre visite. Toinette DĂ©mocrite, Ă une fenĂÂȘtre. Qui frappe lĂ -bas? Ă qui donc en veut-on? Le Financier rĂ©pond. Le seigneur DĂ©mocrite est-il en sa maison? DĂ©mocrite J'y suis et je descends. Le Financier Vous vous trompiez, la belle. Toinette D'accord. Et Ă part. C'est bien en vain que j'ai fait sentinelle. Tout ceci va fort mal les desseins de Crispin, Autant qu'on peut juger, n'auront pas bonne fin. Je ne m'en mĂÂȘle plus. ScĂšne XVIII Le Financier, DĂ©mocrite Le Financier J'Ă©tais dans l'espĂ©rance De pouvoir avec vous contracter alliance. Un accident, Monsieur, m'oblige de partir J'ai cru de mon devoir de vous en avertir. DĂ©mocrite Vous ĂÂȘtes donc Monsieur de la BoursiniĂšre? Et quel malheur, Monsieur, quelle subite affaire Peut, en si peu de temps, causer votre dĂ©part? A cet Ă©loignement ma fille a-t-elle part? Le Financier Non, Monsieur. DĂ©mocrite Permettez pourtant que je soupçonne; Et dans l'Ă©tonnement qu'un tel dĂ©part me donne, J'entrevois que peut-ĂÂȘtre ici quelque jaloux Pourrait, en ce moment, vous Ă©loigner de nous. Vous ne rĂ©pondez rien, avouez-moi la chose; D'un changement si grand apprenez-moi la cause. J'y suis intĂ©ressĂ©; car si des envieux Vous avaient fait, Monsieur, des rapports odieux, Je ne vous retiens pas, mais daignez m'en instruire. Il faut vous dĂ©tromper. Le Financier Que pourrais-je vous dire? DĂ©mocrite Non, non, il n'est plus temps de vouloir le celer. Je vois trop ce que c'est, et vous pouvez parler. Le Financier N'avez-vous pas chez vous un valet que l'on nomme Crispin? DĂ©mocrite Moi? de ce nom je ne connais personne. Le Financier Le fourbe! il m'a trompĂ©. DĂ©mocrite Eh bien donc? ce Crispin? Le Financier Il s'est dit de chez vous. DĂ©mocrite Il ment, c'est un coquin. Le Financier Un mal affreux, dit-il, attaquait votre fille. Il en a dit autant de toute la famille. DĂ©mocrite D'un rapport si mauvais je ne puis me fĂÂącher. Le Financier Mais il faut le punir, et je vais le chercher. DĂ©mocrite Allez, je vous attends. Le Financier Au reste, je vous prie, Que je ne souffre point de cette calomnie. DĂ©mocrite J'ai le coeur mieux placĂ©. ScĂšne XIX DĂ©mocrite, Frontin arrive, contrefaisant le Financier. DĂ©mocrite, sans le voir. Quelle mĂ©chancetĂ©! Qui peut ĂÂȘtre l'auteur de cette faussetĂ©? Frontin, contrefaisant le Financier. Le rĂÂŽle que Crispin ici me donne Ă faire N'est pas des plus aisĂ©s, et veut bien du mystĂšre. DĂ©mocrite, sans le voir. Souvent, sans le savoir, on a des ennemis CachĂ©s sous le beau nom de nos meilleurs amis. Frontin Connaissez-vous ici le seigneur DĂ©mocrite? Je viens exprĂšs ici pour lui rendre visite. DĂ©mocrite C'est moi. Frontin J'en suis ravi ce que j'ai de crĂ©dit Est Ă votre service. DĂ©mocrite Eh! mais, dans quel esprit Me l'offrez-vous, Ă moi? votre nom, que je sache, M'est inconnu; qu'importe?... On dirait qu'il se fĂÂąche. Est-on Turc avec ceux que l'on ne connaĂt pas? Je ne suis pas de ceux qui font tant de fracas. Frontin En buvant tous les deux, nous saurons qui nous sommes. DĂ©mocrite, bas. Il est, je l'avouerai, de ridicules hommes. Frontin Je suis de vos amis, je vous dirai mon nom. DĂ©mocrite Il ne s'agit ici de nom ni de surnom. Frontin Vous ĂÂȘtes aujourd'hui d'une humeur chagrinante Mon amitiĂ© pourtant n'est pas indiffĂ©rente. DĂ©mocrite Finissons, s'il vous plaĂt. Frontin Je le veux. Dites-moi Comment va notre enfant? Elle est belle, ma foi; Je veux dĂšs aujourd'hui lui donner sĂ©rĂ©nade. DĂ©mocrite Qu'elle se porte bien, ou qu'elle soit malade, Que vous importe Ă vous? Frontin Je la connais fort bien; Elle est riche, papa mais vous n'en dites rien; Il ne tiendra qu'Ă vous de terminer l'affaire. DĂ©mocrite Je n'entends rien, Monsieur, Ă tout ce beau mystĂšre. Frontin Vous le dites. DĂ©mocrite J'en jure. Frontin Oh! point de jurement. Je ne vous en crois pas, mĂÂȘme Ă votre serment. DĂ©mocrite, entre nous, point tant de modestie. Venons au fait. DĂ©mocrite Monsieur, avez-vous fait partie De vous moquer de moi? Frontin Morbleu! point de dĂ©tours. Faites venir ici l'objet de mes amours. La friponne, je crois qu'elle en sera bien aise; Et vous l'ĂÂȘtes aussi, papa, ne vous dĂ©plaise. J'en suis ravi de mĂÂȘme, et nous serons tous trois. En mĂÂȘme temps, ici, plus contents que des rois. Savez-vous qui je suis? DĂ©mocrite Il ne m'importe guĂšre. Frontin Ah! si vous le saviez, vous diriez le contraire. DĂ©mocrite Moi! Frontin Je gage que si. Je suis, pour abrĂ©ger... DĂ©mocrite Je n'y prends nulle part, et ne veux point gager. Frontin C'est qu'il a peur de perdre. DĂ©mocrite Eh bien! soit je me lasse De ce galimatias; expliquez-vous de grĂÂące. Frontin Je suis le financier qui devait sur le soir, Pour ce que vous savez, vous parler et vous voir. DĂ©mocrite, Ă©tonnĂ©. Quelle est donc cette Ă©nigme? Frontin Un peu de patience; J'adoucirai bientĂÂŽt votre aigre rĂ©vĂ©rence. J'ai mille francs et plus de revenu par jour Dites, avec cela peut-on faire l'amour? Grand nombre de chevaux, de laquais, d'Ă©quipages. Quand je me marierai, ma femme aura des pages. Voyez-vous cet habit? il est beau, somptueux; Un autre avec cela ferait le glorieux Fi! c'est un guenillon que je porte en campagne Vous croiriez ma maison un pays de cocagne. Voulez-vous voir mon train? il est fort prĂšs d'ici. DĂ©mocrite Je m'y perds. Frontin Ma livrĂ©e est magnifique aussi. Papa, savez-vous bien qu'un excĂšs de tendresse Va rendre votre enfant de tant de biens maĂtresse? Vous avez, m'a-t-on dit, en rente, vingt mil francs. Partagez-nous-en dix, et nous serons contents. AprĂšs cela, mourez pour nous laisser le reste. Dites, en vĂ©ritĂ©, puis-je ĂÂȘtre plus modeste? DĂ©mocrite Non, je n'y connais rien; Monsieur le financier, Ou qui que vous soyez, il faudrait vous lier; Je ne puis dĂ©mĂÂȘler si c'est la fourberie, Ou si ce n'est enfin que pure frĂ©nĂ©sie Qui vous conduit ici mais n'y revenez plus. Frontin Adieu, je mangerai tout seul mes revenus. Vinssiez-vous Ă prĂ©sent prier pour votre fille, J'abandonne Ă jamais votre ingrate famille. Frontin sort en riant. ScĂšne XX DĂ©mocrite, seul. Je ne puis dĂ©brouiller tout ce galimatias, Et tout ceci me met dans un grand embarras. ScĂšne XXI DĂ©mocrite, Crispin, dĂ©guisĂ© en femme. Crispin N'est-ce pas vous, Monsieur, qu'on nomme DĂ©mocrite? DĂ©mocrite Crispin Vous ĂÂȘtes, dit-on, un homme de mĂ©rite; Et j'espĂšre, Monsieur, de votre probitĂ©, Que vous Ă©couterez mon infĂ©licitĂ© Mais puis-je dans ces lieux me dĂ©couvrir sans crainte? DĂ©mocrite Ne craignez rien. Crispin O ciel! sois touchĂ© de ma plainte! Vous me voyez, Monsieur, rĂ©duite au dĂ©sespoir, CausĂ© par un ingrat qui m'a su dĂ©cevoir. DĂ©mocrite Dans un malheur si grand, pourrais-je quelque chose? Crispin Oui, Monsieur, vous allez en apprendre la cause Mais la force me manque, et, dans un tel rĂ©cit, Mon coeur respire Ă peine, et ma douleur s'aigrit. DĂ©mocrite Calmez les mouvements dont votre ĂÂąme agitĂ©e... Crispin HĂ©las! par les sanglots ma voix est arrĂÂȘtĂ©e Mais enfin, il est temps d'avouer mon malheur. Daigne le juste ciel terminer ma douleur! J'aime depuis longtemps un Chevalier parjure, Qui sut de ses serments dĂ©guiser l'imposture, Le cruel! J'eus pitiĂ© de tous ses feints tourments. HĂ©las! de son bonheur je hĂÂątai les moments. Je l'Ă©pousai, Monsieur mais notre mariage, A l'insu des parents, se fit dans un village; Et croyant avoir mis ma conscience en repos, Je me livrai, Monsieur. Pour comble de tous maux, Il diffĂ©ra toujours de m'avouer pour femme. Je rĂ©pandis des pleurs pour attendrir son ĂÂąme. HĂ©las! Ă©pargnez-moi ce triste souvenir, Et ne remĂ©dions qu'aux maux de l'avenir. Cet ingrat chevalier Ă©pouse votre fille. DĂ©mocrite Quoi! c'est celui qui veut entrer dans ma famille? Crispin Lui-mĂÂȘme! vous voyez la noire trahison. DĂ©mocrite Cette action est noire. Crispin HĂ©las! c'est un fripon. Cet ingrat m'a sĂ©duite Ha Monsieur, quel dommage De tromper lĂÂąchement une fille Ă mon ĂÂąge! DĂ©mocrite Il vient bien Ă propos, nous pourrons lui parler. Crispin veut s'en aller. Non, non, je vais sortir. DĂ©mocrite Pourquoi vous en aller? Crispin Ah! c'est un furieux. DĂ©mocrite Tenez-vous donc derriĂšre; Il ne vous verra pas. Crispin J'ai peur. DĂ©mocrite Laissez-moi faire. ScĂšne XXII DĂ©mocrite, Le Chevalier et Crispin, qui, pendant cette scĂšne, fait tous les signes d'un homme qui veut s'en aller. Le Chevalier Quoique j'eus rĂ©solu de ne plus vous revoir Et que je dus partir de ces lieux dĂšs ce soir, J'ai cru devoir encor rĂ©tracter ma parole, RĂ©solu de ne point Ă©pouser une folle. Je suis fĂÂąchĂ©, Monsieur, de vous parler si franc; Mais vous mĂ©ritez bien un pareil compliment, Puisque vous me trompiez, sans un avis fidĂšle. Votre fille est fort riche, elle est jeune, elle est belle; Mais les frĂ©quents accĂšs qui troublent son esprit Ne sont pas de mon goĂ»t. DĂ©mocrite Eh! qui vous l'a donc dit Qu'elle eĂ»t de ces accĂšs? Le Chevalier J'ai promis de me taire. Celui de qui je tiens cet avis salutaire, Je le connais fort bien, et vous le connaissez. Cet homme est de chez vous, c'est vous en dire assez. DĂ©mocrite Cet homme a dĂ©jĂ fait une autre menterie C'est un nommĂ© Crispin, insigne en fourberie; Je n'en sais que le nom, il n'est point de chez moi. Mais vous, n'avez-vous point engagĂ© votre foi? Vous ĂÂȘtes interdit! que prĂ©tendiez-vous faire? Vous marier deux fois? Le Chevalier Quel est donc ce mystĂšre? DĂ©mocrite Vous devriez rougir d'une telle action C'est du ciel s'attirer la malĂ©diction. Et ne savez-vous pas que la polygamie Est ici cas pendable et qui coĂ»te la vie? Le Chevalier Moi, je suis mariĂ©! qui vous fait ce rapport? DĂ©mocrite Oui, voilĂ mon auteur, regardez si j'ai tort. Le Chevalier Eh bien? DĂ©mocrite C'est votre femme. Le Chevalier Ah! le plaisant visage, Le ragoĂ»tant objet que j'avais en partage! Mais je crois la connaĂtre. Ah parbleu! c'est Crispin, Lui-mĂÂȘme. DĂ©mocrite, Ă©tonnĂ©. Ce fripon, cet insigne coquin? Le Chevalier Malheureux, tu m'as dit que Philine Ă©tait folle, RĂ©ponds donc! Crispin Ah, Monsieur, j'ai perdu la parole. DĂ©mocrite ArrĂÂȘtons ce maraud. Crispin Oui, je suis un fripon Ayez pitiĂ© de moi. Le Chevalier Mille coups de bĂÂąton, Fourbe, vont te payer. ScĂšne XXIII Le Financier arrive; DĂ©mocrite, Crispin, Le Chevalier Le Financier Ma peine est inutile, Je crois que notre fourbe a regagnĂ© la ville, Je n'ai pu le trouver. DĂ©mocrite Regardez ce minois; Le reconnaissez-vous? Le Financier Eh! c'est Crispin, je crois. DĂ©mocrite C'est lui-mĂÂȘme. Le Financier Voleur! Crispin, en tremblant. Ah! je suis prĂÂȘt Ă rendre L'argent que j'ai reçu... vous me l'avez fait prendre. DĂ©mocrite, au financier. Qui m'aurait envoyĂ© tantĂÂŽt certain fripon? Il s'est dit financier, et prenait votre nom. Le Financier Le mien? DĂ©mocrite Oui, le coquin ne disait que sottises. Le Financier, Ă Crispin. N'Ă©tait-ce pas de toi qu'il les avait apprises? Crispin Vous l'avez dit, oui, j'ai fait tout le mal; Mais Ă mon crime, hĂ©las! mon regret est Ă©gal. Le Financier Ah! monsieur l'hypocrite! ScĂšne XXIV Le Chevalier , Le Financier, DĂ©mocrite, Crispin, Ariste, suivi de MaĂtre Jacques Ariste Il faut nous en instruire. MaĂtre Jacques ParguĂ©, ces biaux messieurs pourront bian nous le dire. Ariste DĂ©mocrite, Messieurs, est-il connu de vous? MaĂtre Jacques C'est que j'en savons un qui s'est moquĂ© de nous. VelĂ , Monsieur, Ariste. DĂ©mocrite, avec prĂ©cipitation. Ariste? MaĂtre Jacques Oui, lui-mĂÂȘme. DĂ©mocrite Mais cela ne se peut, ma surprise est extrĂÂȘme. Ariste C'est cependant mon nom. MaĂtre Jacques J'Ă©tions venus tantĂÂŽt Pour le voir mais j'avons trouvĂ© queuque maraud, Qui disait comme ça qu'il Ă©tait DĂ©mocrite. Mais le drĂÂŽle a bian mal payĂ© notre visite. Il avait avec lui queuque friponne itou, Qui tournait son esprit tout sens dessus dessous Alle faisait la folle, et se disait la fille De ce biau DĂ©mocrite; elle Ă©tait bian habile. Enfin ils ont tant fait, qu'Ariste que velĂ , Qui venait pour les voir, les a tous plantĂ©s lĂ . Or j'avons vu tantĂÂŽt passer ce mĂ©chant drĂÂŽle; J'ons tous deux en ce temps lĂÂąchĂ© quelque parole, Montrant ce DĂ©mocrite. "HĂ© bon! ce n'est pas li", A dit un paysan de ce village-ci. Dame! ça nous a fait sopçonner queuque chose. Monsieur, je sons trompĂ©, j'en avons une dose, Ai-je dit, moi. ParguĂ©! pour ĂÂȘtre plus certain, Je venons en tout ça savoir encor la fin. Ariste La chose est comme il dit. DĂ©mocrite C'est encor ton ouvrage, Dis, coquin? Crispin Il est vrai. MaĂtre Jacques Quel est donc ce visage? C'est notre homme! DĂ©mocrite, Ă Ariste. C'est lui, mais le fourbe a plus fait, Il m'a trompĂ© de mĂÂȘme, et vous a contrefait. Crispin HĂ©las! DĂ©mocrite Vous Ă©tiez trois qui demandiez ma fille; Et qui vouliez, Messieurs, entrer dans ma famille, Ma fille aimait dĂ©jĂ , elle avait fait son choix, Et refusait toujours d'Ă©pouser l'un des trois. Je vous mĂ©nageai tous, dans la douce espĂ©rance Avec un de vous trois d'entrer en alliance; J'ignore les raisons qui poussent ce coquin. Crispin Je vais tout avouer je m'appelle Crispin, Ecoutez-moi sans bruit, quatre mots font l'affaire. DĂ©mocrite frappe. Un laquais paraĂt qui fait venir Philine. Qu'on appelle ma fille. A tout ce beau mystĂšre A-t-elle quelque part? Crispin Vous allez le savoir Ces trois messieurs devaient vous parler sur le soir, Et l'un des trois allait devenir votre gendre. ClĂ©andre, au dĂ©sespoir, voulait aller se pendre; Il aime votre fille, il en est fort aimĂ©. Or, Ă©tant son valet, dans cette extrĂ©mitĂ©, Je m'offris sur le champ de dĂ©tourner l'orage, Et Toinette avec moi joua son personnage. De tout ce qui s'est fait, enfin, je suis l'auteur; Mais je me repens bien d'ĂÂȘtre nĂ© trop bon coeur Sans cela... DĂ©mocrite Franc coquin! Et puis Ă sa fille qui entre. Vous voilĂ donc, ma fille! En fait de tours d'esprit, vous ĂÂȘtes fort habile, Mais votre habiletĂ© ne servira de rien Vous n'Ă©pouserez point un jeune homme sans bien. DĂ©terminez-vous donc. Philine Mettez-vous Ă ma place, Mon pĂšre, et dites-moi ce qu'il faut que je fasse. DĂ©mocrite, Ă Crispin. Toi, sors d'ici, maraud, et ne parais jamais. Crispin, s'en allant. Je puis dire avoir vu le bĂÂąton de bien prĂšs. Il dit le vers suivant Ă ClĂ©andre qui entre. Vous venez Ă propos quoi! vous osez paraĂtre! ScĂšne XXV et derniĂšre DĂ©mocrite, ClĂ©andre, Philine, Toinette, Crispin, Le Chevalier, Le Financier, Ariste, MaĂtre Jacques. ClĂ©andre De mon destin, Monsieur, je viens vous rendre maĂtre; Pardonnez aux effets d'un violent amour, Et vous-mĂÂȘme dictez notre arrĂÂȘt en ce jour. Je me suis, il est vrai, servi de stratagĂšme; Mais que ne fait-on pas, pour avoir ce qu'on aime? On m'enlevait l'objet de mes plus tendres feux, Et, pour tout avouer, nous nous aimons tous deux. Vous connaissez, Monsieur, mon sort et ma famille; Mon procĂšs est gagnĂ©, j'adore votre fille Prononcez, et s'il faut embrasser vos genoux... Ariste De vos liens, pour moi, je ne suis point jaloux. Le Chevalier A vos dĂ©sirs aussi je suis prĂÂȘt Ă souscrire Le Financier Je me dĂ©pars de tout, je ne puis pas plus dire. Philine Mon pĂšre, faites-moi grĂÂące, et mon coeur est tout prĂÂȘt S'il faut Ă mon amant renoncer pour jamais. Crispin HĂ©las! que de douceur! Toinette Monsieur, soyez sensible. DĂ©mocrite C'en est fait, et mon coeur cesse d'ĂÂȘtre inflexible. Levez-vous, finissez tous vos remerciements Je ne sĂ©pare plus de si tendres amants. Ces messieurs resteront pour la cĂ©rĂ©monie. Soyez contents tous deux, votre peine est finie. Crispin, Ă Toinette. Finis la mienne aussi, marions-nous tous deux. Je suis pressĂ©, Toinette. Toinette Es-tu bien amoureux? Crispin Ha! l'on ne vit jamais pareille impatience, Et l'amour dans mon coeur Ă©puise sa puissance. Viens, ne retarde point l'instant de nos plaisirs Prends ce baiser pour gage, objet de mes dĂ©sirs Un seul ne suffit pas. Toinette Quelle est donc ta folie? Que fais-tu? Crispin Je pelote en attendant partie. ClĂ©andre Puisque vous vous aimez, je veux vous marier. Crispin Le veux-tu? Toinette J'y consens. Crispin Tu te fais bien prier! L'Amour et la vĂ©ritĂ© Dialogue entre l'Amour et la VĂ©ritĂ© ComĂ©die en trois actes et en prose ReprĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois par les comĂ©diens italiens le 3 mars 1720 Dialogue entre l'Amour et la VĂ©ritĂ© L'Amour. - Voici une dame que je prendrais pour la VĂ©ritĂ©, si elle n'Ă©tait si ajustĂ©e. La VĂ©ritĂ©. - Si ce jeune enfant n'avait l'air un peu trop hardi, je le croirais l'Amour. L'Amour. - Elle me regarde. La VĂ©ritĂ©. - Il m'examine. L'Amour. - Je soupçonne Ă peu prĂšs ce que ce peut ĂÂȘtre; mais soyons-en sĂ»r. Madame, Ă ce que je vois, nous avons une curiositĂ© mutuelle de savoir qui nous sommes; ne faisons point de façon de nous le dire. La VĂ©ritĂ©. - J'y consens, et je commence. Ne seriez-vous pas le petit libertin d'Amour, qui depuis si longtemps tient ici-bas la place de l'Amour tendre? Enfin n'ĂÂȘtes-vous pas l'Amour Ă la mode? L'Amour. - Non, Madame, je ne suis ni libertin, ni par consĂ©quent Ă la mode, et cependant je suis l'Amour. La VĂ©ritĂ©. - Vous, l'Amour! L'Amour. - Oui, le voilĂ . Mais vous, Madame, ne tiendriez-vous pas lieu de la VĂ©ritĂ© parmi les hommes? N'ĂÂȘtes-vous pas l'Erreur, ou la Flatterie? La VĂ©ritĂ©. - Non, charmant Amour, je suis la VĂ©ritĂ© mĂÂȘme; je ne suis que cela. L'Amour. - Bon! Nous voilĂ deux divinitĂ©s de grand crĂ©dit! Je vous demande pardon de vous avoir scandalisĂ©e, vous, dont l'honneur est de ne le pas ĂÂȘtre. La VĂ©ritĂ©. - Ce reproche me fait rougir; mais je vous rendrai raison de l'Ă©quipage oĂÂč vous me voyez, quand vous m'aurez rendu raison de l'air libertin et cavalier rĂ©pandu sur vos habits et sur votre physionomie mĂÂȘme. Qu'est devenu cet air de vivacitĂ© tendre et modeste? Que sont devenus ces yeux qui apprivoisaient la vertu mĂÂȘme, qui ne demandaient que le coeur? Si ces yeux-lĂ n'attendrissent point, ils dĂ©bauchent. L'Amour. - Tels que vous les voyez cependant, ils ont dĂ©plu par leur sagesse; on leur en trouvait tant, qu'ils en Ă©taient ridicules. La VĂ©ritĂ©. - Et dans quel pays cela vous est-il arrivĂ©? L'Amour. - Dans le pays du monde entier. Vous ne vous ressouvenez peut-ĂÂȘtre pas de l'origine de ce petit effrontĂ© d'Amour, pour qui vous m'avez pris. HĂ©las! C'est moi qui suis cause qu'il est nĂ©. La VĂ©ritĂ©. - Comment cela? L'Amour. - J'eus querelle un jour avec l'Avarice et la DĂ©bauche. Vous avez combien j'ai d'aversion pour ces deux divinitĂ©s; je leur donnai tant de marques de mĂ©pris, qu'elles rĂ©solurent de s'en venger. La VĂ©ritĂ©. - Les mĂ©chantes! eh! que firent-elles? L'Amour. - Voici le tour qu'elles me jouĂšrent. La DĂ©bauche s'en alla chez Plutus, le dieu des richesses; le mit de bonne humeur, fit tomber la conversation sur VĂ©nus, lui vanta ses beautĂ©s, sa blancheur, son embonpoint, etc. Plutus, Ă ce rĂ©cit, prit un goĂ»t de conclusions, l'appĂ©tit vint au gourmand, il n'aima pas VĂ©nus il la dĂ©sira. La VĂ©ritĂ©. - Le malhonnĂÂȘte. L'Amour. - Mais, comme il craignait d'ĂÂȘtre rebutĂ©, la DĂ©bauche l'enhardit, en lui promettant son secours et celui de l'Avarice auprĂšs de VĂ©nus Vous ĂÂȘtes riche, lui dit-elle, ouvrez vos trĂ©sors Ă VĂ©nus, tandis que mon amie l'Avarice appuiera vos offres auprĂšs d'elle, et lui conseillera d'en profiter. Je vous aiderai de mon cĂÂŽtĂ©, moi. La VĂ©ritĂ©. - Je commence Ă me remettre votre aventure. L'Amour. - Vous n'avez pas un grand gĂ©nie, dit la DĂ©bauche Ă Plutus, mais vous ĂÂȘtes un gros garçon assez ragoĂ»tant. Je ferai faire Ă VĂ©nus une attention lĂ -dessus, qui peut-ĂÂȘtre lui tiendra lieu de tendresse; vous serez magnifique, elle est femme. L'Avarice et moi, nous vous servirons bien, et il est des moments oĂÂč il n'est pas besoin d'ĂÂȘtre aimĂ© pour ĂÂȘtre heureux. La VĂ©ritĂ©. - La plupart des amants doivent Ă ces moments-lĂ toute leur fortune. L'Amour. - AprĂšs ce discours, Plutus impatient courut tenter l'aventure. Or, argent, bijoux, prĂ©sents de toute sorte, soutenus de quelques bredouilleries, furent auprĂšs de VĂ©nus les truchements de sa belle passion. Que vous dirai-je enfin, ma chĂšre? un moment de fragilitĂ© me donna pour frĂšre ce vilain enfant qui m'usurpe aujourd'hui mon empire! ce petit dieu plus laid qu'un diable, et que Messieurs les hommes appellent Amour. La VĂ©ritĂ©. - HĂ© bien! Est-ce en lui ressemblant que vous avez voulu vous venger de lui? L'Amour. - Laissez-moi achever; le petit fripon ne fut pas plutĂÂŽt nĂ©, qu'il demanda son apanage. Cet apanage, c'Ă©tait le droit d'agir sur les coeurs. Je ne daignai pas m'opposer Ă sa demande; je lui voyais des airs si grossiers, je lui remarquais un caractĂšre si brutal, que je ne m'imaginai pas qu'il pĂ»t me nuire. Je comptais qu'il ferait peur en se prĂ©sentant, et que ce monstre serait obligĂ© de rabattre sur les animaux. La VĂ©ritĂ©. - En effet, il n'Ă©tait bon que pour eux. L'Amour. - Ses premiers coups d'essai ne furent pas heureux. Il insultait, bien loin de plaire; mais ma foi, le coeur de l'homme ne vaut pas grand'chose; ce maudit Amour fut insensiblement souffert; bientĂÂŽt on le trouva plus badin que moi; moins gĂÂȘnant, moins formaliste, plus expĂ©ditif. Les goĂ»ts se partagĂšrent entre nous deux; il m'enleva de mes crĂ©atures. La VĂ©ritĂ©. - Eh! que devĂntes-vous alors? L'Amour. - Quelques bonnes gens criĂšrent contre la corruption; mais ces bonnes gens n'Ă©taient que des invalides, de vieux personnages, qui, disait-on, avaient leurs raisons pour haĂÂŻr la rĂ©forme; gens Ă qui la lenteur de mes dĂ©marches convenait, et qui prĂÂȘchaient le respect, faute, en le perdant, de pouvoir rĂ©parer l'injure. La VĂ©ritĂ©. - Il en pouvait bien ĂÂȘtre quelque chose. L'Amour. - Enfin, Madame, ces tendres et tremblants aveux d'une passion, ces dĂ©pits dĂ©licats, ces transports d'amour d'aprĂšs les plus innocentes faveurs, d'aprĂšs mille petits riens prĂ©cieux, tout cela disparut. L'un ouvrit sa bourse, l'autre gesticulait insolemment auprĂšs d'une femme, et cela s'appelait une dĂ©claration. La VĂ©ritĂ©. - Ah! l'horreur! L'Amour. - A mon Ă©gard, j'ennuyais, je glaçais; on me regardait comme un innocent qui manquait d'expĂ©rience, et je ne fus plus cĂ©lĂ©brĂ© que par les poĂštes et les romanciers. La VĂ©ritĂ©. - Cela vous rebuta? L'Amour. - Oui, je me retirai, ne laissant de moi que mon nom dont on abusait. Or, il y a quelque temps, que rĂÂȘvant Ă ma triste aventure, il me vint dans l'esprit d'essayer si je pourrais me rĂ©tablir en mitigeant mon air tendre et modeste; peut-ĂÂȘtre, disais-je en moi-mĂÂȘme, qu'Ă la faveur d'un air plus libre et plus hardi, plus conforme au goĂ»t oĂÂč sont Ă prĂ©sent les hommes, peut-ĂÂȘtre pourrais-je me glisser dans ces coeurs? ils ne me trouveront pas si singulier, et je dĂ©truirai mon ennemi par ses propres armes. Ce dessein pris, je partis, et je parus dans la mascarade oĂÂč vous me voyez. La VĂ©ritĂ©. - Je gage que vous n'y gagnĂÂątes rien. L'Amour. - Ho vraiment! Je me trouvai bien loin de mon compte tout grenadier que je pensais ĂÂȘtre, dĂšs que je me montrai, on me prit pour l'Amour le plus gothique qui ait jamais paru; je fus sifflĂ© dans les Gaules comme une mauvaise comĂ©die, et vous me voyez de retour de cette expĂ©dition. VoilĂ mon histoire. La VĂ©ritĂ©. - HĂ©las! Je n'ai pas Ă©tĂ© plus heureuse que vous; on m'a chassĂ©e du monde. L'Amour. - HĂ©! qui? les chimistes, les devins, les faiseurs d'almanach, les philosophes? La VĂ©ritĂ©. - Non, ces gens-lĂ me m'ont jamais nui. On sait bien qu'ils mentent, ou qu'ils sont livrĂ©s Ă l'erreur, et je ne leur en veux aucun mal, car je ne suis point faite pour eux. L'Amour. - Vous avez raison. La VĂ©ritĂ©. - Mais, que voulez-vous que les hommes fassent de moi? Le mensonge et la flatterie sont en si grand crĂ©dit parmi eux, qu'on est perdu dĂšs qu'on se pique de m'honorer. Je ne suis bonne qu'Ă ruiner ceux qui me sont fidĂšles; par exemple, la flatterie rajeunit les vieux et les vieilles. Moi, je leur donne l'ĂÂąge qu'ils ont. Cette femme dont les cheveux blanchissent Ă son insu, singe maladroit de l'Ă©tourderie folĂÂątre des jeunes femmes, qui provoque la mĂ©disance par des galanteries qu'elle ne peut faire aboutir, qui se lĂšve avec un visage de cinquante ans, et qui voudrait que ce visage n'en eĂ»t que trente, quand elle est ajustĂ©e, ira-t-on lui dire Madame, vous vous trompez dans votre calcul; votre somme est de vingt ans plus forte? non, sans doute; ses amis souscrivent Ă la soustraction. Telle a la physionomie d'une guenon, qui se croit du moins jolie; irez-vous mĂ©riter sa haine, en lui confiant Ă quoi elle ressemble pendant que, pour ĂÂȘtre un honnĂÂȘte homme auprĂšs d'elle, il suffit de lui dire qu'elle est piquante? Cet homme s'imagine ĂÂȘtre un esprit supĂ©rieur; il se croit indispensablement obligĂ© d'avoir raison partout; il dĂ©cide, il redresse les autres; cependant ce n'est qu'un brouillon qui jouit d'une imagination dĂ©rĂ©glĂ©e. Ses amis feignent de l'admirer; pourquoi? Ils en attendent, ou lui doivent, leur fortune. L'Amour. - Il faut bien prendre patience. La VĂ©ritĂ©. - Ainsi je n'ai plus que faire au monde. Cependant, comme la Flatterie est ma plus redoutable ennemie, et qu'en triomphant d'elle, je pourrais insensiblement rentrer dans tous mes honneurs, j'ai voulu m'humaniser je me suis dĂ©guisĂ©e, comme vous voyez, mais j'ai perdu mon Ă©talage l'amour-propre des hommes est devenu d'une complexion si dĂ©licate, qu'il n'y a pas moyen de traiter avec lui; il a fallu m'en revenir encore. Pour vous, mon bel enfant, il me semble que vous aviez un asile et le mariage. L'Amour. - Le mariage! Y songez-vous? Ne savez-vous pas que le devoir des gens mariĂ©s est de s'aimer? La VĂ©ritĂ©. - HĂ© bien! c'est Ă cause de cela que vous rĂ©gnerez plus aisĂ©ment parmi eux. L'Amour. - Soit; mais des gens obligĂ©s de s'aimer ne me conviennent point. Belle occupation pour un espiĂšgle comme moi, que de faire les volontĂ©s d'un contrat; achevons de nous conter tout. Que venez-vous faire ici? La VĂ©ritĂ©. - J'y viens exĂ©cuter un projet de vengeance; voyez-vous ce puits? VoilĂ le lieu de ma retraite; je vais m'enfermer dedans. L'Amour. - Ah! Ah! Le proverbe sera donc vrai, qui dit que la VĂ©ritĂ© est au fond du puits. Et comment entendez-vous vous venger, lĂ ? La VĂ©ritĂ©. - Le voici. L'eau de ce puits va, par moi, recevoir une telle vertu, que quiconque en boira sera forcĂ© de dire tout ce qu'il pense et de dĂ©couvrir son coeur en toute occasion; nous sommes prĂšs de Rome, on vient souvent se promener ici; on y chasse; le chasseur se dĂ©saltĂšre; et Ă succession de temps, je garnirai cette grande ville de gens naĂÂŻfs, qui troubleront par leur franchise le commerce indigne de complaisance et de tromperie que la Flatterie y a introduit plus qu'ailleurs. L'Amour. - Nous allons donc ĂÂȘtre voisins; car, pendant que votre rancune s'exercera dans ce puits, la mienne agira dans cet arbre. Je vais y entrer; les fruits en sont beaux et bons, et me serviront Ă une petite malice qui sera tout Ă fait plaisante. Celui qui en mangera tombera subitement amoureux du premier objet qu'il apercevra. Que dites-vous de ce guet-apens? La VĂ©ritĂ©. - Il est un peu fou. L'Amour. - Bon, il est digne de vous; mais adieu, je vais dans mon arbre. La VĂ©ritĂ©. - Et moi, dans mon puits. Divertissement Ier air gracieusement. D'un doux regard elle vous jure Que vous ĂÂȘtes son favori, Mais c'est peut-ĂÂȘtre une imposture Puisqu'en faveur d'un autre elle a dĂ©jĂ souri. 2e air bourrĂ©e. Dans le mĂÂȘme instant que son ĂÂąme DĂ©daigneuse d'une autre flamme Semble se dĂ©clarer pour vous, Le motif de la prĂ©fĂ©rence Empoisonne la jouissance D'un bien qui paraissait si doux. La coquette ne vous caresse Que pour alarmer la paresse D'un rival qui n'est point jaloux. 3e air menuet. L'amant trahi par ce qu'il aime Veut-il guĂ©rir presque en un jour? Qu'il aime ailleurs; l'amour lui-mĂÂȘme Est le remĂšde de l'amour. 4e air piquĂ©. Vous qui croyez d'une inhumaine Ne vaincre jamais la rigueur, Pressez, la victoire est certaine, Vous ne connaissez pas son coeur; Il prend un masque qui le gĂÂȘne; Son visage, c'est la douceur. 5e air gracieusement. Heureux, l'amant bien enflammĂ©. Celui qui n'a jamais aimĂ© Ne vit pas ou du moins l'ignore; Sans le plaisir d'ĂÂȘtre charmĂ© D'un aimable objet qu'on adore S'apercevrait-on d'ĂÂȘtre nĂ©? 6e air piquĂ©. Tel qui devant nous nous admire, S'en rit peut-ĂÂȘtre Ă quatre pas. Quand Ă son tour il nous fait rire C'est un secret qu'il ne sait pas; Oh! l'utile et charmante ruse Qui nous unit tous ici-bas; Qui de nous croit en pareil cas Etre la dupe qu'on abuse? 7e air gracieusement La raison veut que la sagesse Ait un empire sur l'amour; O vous, amants, dont la tendresse Nous attaque cent fois le jour, Quand il nous prend une faiblesse Ne pouvez-vous Ă votre tour Avoir un instant de sagesse? Arlequin dĂ©senchantĂ© par la Raison chante le couplet suivant J'aimais Arlequin et ma foi, Je crois ma guĂ©rison complĂšte; Mais, Messieurs, entre nous, j'en vois Qui peut-ĂÂȘtre, aussi bien que moi, Ont besoin d'un coup de baguette. Arlequin poli par l'Amour Acteurs de la comĂ©die ComĂ©die en un acte, en prose, ReprĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois par les comĂ©diens italiens, le 17 octobre 1720 Acteurs de la comĂ©die La FĂ©e. Trivelin, domestique de la FĂ©e. Arlequin, jeune homme enlevĂ© par la FĂ©e. Silvia, bergĂšre, amante d'Arlequin. Un berger, amoureux de Silvia. Autre bergĂšre, cousine de Silvia. Troupe de danseurs et chanteurs. Troupe de lutins. ScĂšne premiĂšre La FĂ©e, Trivelin Le jardin de la FĂ©e est reprĂ©sentĂ©. Trivelin, Ă la FĂ©e qui soupire. - Vous soupirez, Madame, et malheureusement pour vous, vous risquez de soupirer longtemps si votre raison n'y met ordre; me permettrez-vous de vous dire ici mon petit sentiment? La FĂ©e. - Parle. Trivelin. - Le jeune homme que vous avez enlevĂ© Ă ses parents est un beau brun, bien fait; c'est la figure la plus charmante du monde; il dormait dans un bois quand vous le vĂtes, et c'Ă©tait assurĂ©ment voir l'Amour endormi; je ne suis donc point surpris du penchant subit qui vous a pris pour lui. La FĂ©e. - Est-il rien de plus naturel que d'aimer ce qui est aimable? Trivelin. - Oh sans doute; cependant avant cette aventure, vous aimiez assez le grand enchanteur Merlin. La FĂ©e. - Eh bien, l'un me fait oublier l'autre cela est encore fort naturel. Trivelin. - C'est la pure nature; mais il reste une petite observation Ă faire c'est que vous enlevez le jeune homme endormi, quand peu de jours aprĂšs vous allez Ă©pouser le mĂÂȘme Merlin qui en a votre parole. Oh! cela devient sĂ©rieux; et entre nous, c'est prendre la nature un peu trop Ă la lettre; cependant passe encore; le pis qu'il en pouvait arriver, c'Ă©tait d'ĂÂȘtre infidĂšle; cela serait trĂšs vilain dans un homme, mais dans une femme, cela est plus supportable quand une femme est fidĂšle, on l'admire; mais il y a des femmes modestes qui n'ont pas la vanitĂ© de vouloir ĂÂȘtre admirĂ©es; vous ĂÂȘtes de celles-lĂ , moins de gloire, et plus de plaisir, Ă la bonne heure. La FĂ©e. - De la gloire Ă la place oĂÂč je suis, je serais une grande dupe de me gĂÂȘner pour si peu de chose. Trivelin. - C'est bien dit, poursuivons vous portez le jeune homme endormi dans votre palais, et vous voilĂ Ă guetter le moment de son rĂ©veil; vous ĂÂȘtes en habit de conquĂÂȘte, et dans un attirail digne du mĂ©pris gĂ©nĂ©reux que vous avez pour la gloire, vous vous attendiez de la part du beau garçon Ă la surprise la plus amoureuse; il s'Ă©veille, et vous salue du regard le plus imbĂ©cile que jamais nigaud ait portĂ© vous vous approchez, il bĂÂąille deux ou trois fois de toutes ses forces, s'allonge, se retourne et se rendort voilĂ l'histoire curieuse d'un rĂ©veil qui promettait une scĂšne si intĂ©ressante. Vous sortez en soupirant de dĂ©pit, et peut-ĂÂȘtre chassĂ©e par un ronflement de basse-taille, aussi nourri qu'il en soit; une heure se passe, il se rĂ©veille encore, et ne voyant personne auprĂšs de lui, il crie Eh! A ce cri galant, vous rentrez; l'Amour se frottait les yeux Que voulez-vous, beau jeune homme, lui dites-vous? Je veux goĂ»ter, moi, rĂ©pond-il. Mais n'ĂÂȘtes-vous point surpris de me voir, ajoutez-vous? Eh! mais oui, repart-il. Depuis quinze jours qu'il est ici, sa conversation a toujours Ă©tĂ© de la mĂÂȘme force; cependant vous l'aimez, et qui pis est, vous laissez penser Ă Merlin qu'il va vous Ă©pouser, et votre dessein, m'avez-vous dit, est, s'il est possible, d'Ă©pouser le jeune homme; franchement, si vous les prenez tous deux, suivant toutes les rĂšgles, le second mari doit gĂÂąter le premier. La FĂ©e. - Je vais te rĂ©pondre en deux mots la figure du jeune homme en question m'enchante; j'ignorais qu'il eĂ»t si peu d'esprit quand je l'ai enlevĂ©. Pour moi, sa bĂÂȘtise ne me rebute point j'aime, avec les grĂÂąces qu'il a dĂ©jĂ , celles que lui prĂÂȘtera l'esprit quand il en aura. Quelle voluptĂ© de voir un homme aussi charmant me dire Ă mes pieds Je vous aime! Il est dĂ©jĂ le plus beau brun du monde mais sa bouche, ses yeux, tous ses traits seront adorables, quand un peu d'amour les aura retouchĂ©s; mes soins rĂ©ussiront peut-ĂÂȘtre Ă lui en inspirer. Souvent il me regarde; et tous les jours je touche au moment oĂÂč il peut me sentir et se sentir lui-mĂÂȘme si cela lui arrive, sur-le-champ j'en fais mon mari; cette qualitĂ© le mettra alors Ă l'abri des fureurs de Merlin; mais avant cela, je n'ose mĂ©contenter cet enchanteur, aussi puissant que moi, et avec qui je diffĂ©rerai le plus longtemps que je pourrai. Trivelin. - Mais si le jeune homme n'est jamais, ni plus amoureux, ni plus spirituel, si l'Ă©ducation que vous tĂÂąchez de lui donner ne rĂ©ussit pas, vous Ă©pouserez donc Merlin? La FĂ©e. - Non; car en l'Ă©pousant mĂÂȘme je ne pourrais me dĂ©terminer Ă perdre de vue l'autre et si jamais il venait Ă m'aimer, toute mariĂ©e que je serais, je veux bien te l'avouer, je ne me fierais pas Ă moi. Trivelin. - Oh je m'en serais bien doutĂ©, sans que vous me l'eussiez dit Femme tentĂ©e, et femme vaincue, c'est tout un. Mais je vois notre bel imbĂ©cile qui vient avec son maĂtre Ă danser. ScĂšne II Arlequin entre, la tĂÂȘte dans l'estomac, ou de la façon niaise dont il voudra, son maĂtre Ă danser, la FĂ©e, Trivelin La FĂ©e. - Eh bien, aimable enfant, vous me paraissez triste y a-t-il quelque chose ici qui vous dĂ©plaise? Arlequin. - Moi, je n'en sais rien. Trivelin rit. La FĂ©e, Ă Trivelin. - Oh! je vous prie, ne riez pas, cela me fait injure, je l'aime, cela vous suffit pour le respecter. Pendant ce temps Arlequin prend des mouches, la FĂ©e continuant Ă parler Ă Arlequin. Voulez-vous bien prendre votre leçon, mon cher enfant? Arlequin, comme n'ayant pas entendu. - Hem. La FĂ©e. - Voulez-vous prendre votre leçon, pour l'amour de moi? Arlequin. - Non. La FĂ©e. - Quoi! vous me refusez si peu de chose, Ă moi qui vous aime? Alors Arlequin lui voit une grosse bague au doigt, il lui va prendre la main, regarde la bague, et lĂšve la tĂÂȘte en se mettant Ă rire niaisement. La FĂ©e. - Voulez-vous que je vous la donne? Arlequin. - Oui-dĂ . La FĂ©e tire la bague de son doigt, et lui prĂ©sente. Comme il la prend grossiĂšrement, elle lui dit. - Mon cher Arlequin, un beau garçon comme vous, quand une dame lui prĂ©sente quelque chose, doit baiser la main en le recevant. Arlequin alors prend goulĂ»ment la main de la FĂ©e qu'il baise. La FĂ©e dit. - Il ne m'entend pas, mais du moins sa mĂ©prise m'a fait plaisir. Elle ajoute Baisez la vĂÂŽtre Ă prĂ©sent. Arlequin alors baise le dessus de sa main; la FĂ©e soupire, et lui donnant sa bague, lui dit La voilĂ , en revanche, recevez votre leçon. Alors le maĂtre Ă danser apprend Ă Arlequin Ă faire la rĂ©vĂ©rence. Arlequin Ă©gaie cette scĂšne de tout ce que son gĂ©nie peut lui fournir de propre au sujet. Arlequin. - Je m'ennuie. La FĂ©e. - En voilĂ donc assez nous allons tĂÂącher de vous divertir. Arlequin alors saute de joie du divertissement proposĂ©, et dit en riant. - Divertir, divertir. ScĂšne III La FĂ©e, Arlequin, Trivelin Une troupe de chanteurs et danseurs. La FĂ©e fait asseoir Arlequin alors auprĂšs d'elle sur un banc de gazon qui sera auprĂšs de la grille du thĂ©ĂÂątre. Pendant qu'on danse, Arlequin siffle. Un Chanteur, Ă Arlequin. Beau brunet, l'Amour vous appelle. Arlequin, Ă ce vers, se lĂšve niaisement et dit. - Je ne l'entends pas, oĂÂč est-il? Il l'appelle HĂ©! hĂ©! Le Chanteur continue. Beau brunet, l'Amour vous appelle. Arlequin, en se rasseyant, dit. - Qu'il crie donc plus haut. Le Chanteur continue en lui montrant la FĂ©e. Voyez-vous cet objet charmant, Ces yeux dont l'ardeur Ă©tincelle, Vous rĂ©pĂštent Ă tout moment Beau brunet, l'Amour vous appelle. Arlequin, alors en regardant les yeux de la FĂ©e, dit. - Dame, cela est drĂÂŽle! Une Chanteuse bergĂšre vient, et dit Ă Arlequin. Aimez, aimez, rien n'est si doux. Arlequin, lĂ -dessus, rĂ©pond. - Apprenez, apprenez-moi cela. La Chanteuse continue en le regardant. Ah! que je plains votre ignorance. Quel bonheur pour moi, quand j'y pense, Elle montre le chanteur. Qu'Atys en sache plus que vous! La FĂ©e, alors en se levant, dit Ă Arlequin. - Cher Arlequin, ces tendres chansons ne vous inspirent-elles rien? Que sentez-vous? Arlequin. - Je sens un grand appĂ©tit. Trivelin. - C'est-Ă -dire qu'il soupire aprĂšs sa collation; mais voici un paysan qui veut vous donner le plaisir d'une danse de village, aprĂšs quoi nous irons manger. Un paysan danse. La FĂ©e se rassied, et fait asseoir Arlequin qui s'endort. Quand la danse finit, la FĂ©e le tire par le bras, et lui dit en se levant. - Vous vous endormez, que faut-il donc faire pour vous amuser? Arlequin, en se rĂ©veillant, pleure. - Hi, hi, hi, mon pĂšre, eh! je ne vois point ma mĂšre! La FĂ©e, Ă Trivelin. - Emmenez-le, il se distraira peut-ĂÂȘtre, en mangeant, du chagrin qui le prend; je sors d'ici pour quelques moments; quand il aura fait collation, laissez-le se promener oĂÂč il voudra. Ils sortent tous. ScĂšne IV Silvia, Le Berger La scĂšne change et reprĂ©sente au loin quelques moutons qui paissent. Silvia entre sur la scĂšne en habit de bergĂšre, une houlette Ă la main, un berger la suit. Le Vous me fuyez, belle Silvia? Silvia. - Que voulez-vous que je fasse, vous m'entretenez d'une chose qui m'ennuie, vous me parlez toujours d'amour. Le Berger. - Je vous parle de ce que je sens. Silvia. - Oui, mais je ne sens rien, moi. Le Berger. - VoilĂ ce qui me dĂ©sespĂšre. Silvia. - Ce n'est pas ma faute, je sais bien que toutes nos bergĂšres ont chacune un berger qui ne les quitte point; elles me disent qu'elles aiment, qu'elles soupirent; elles y trouvent leur plaisir. Pour moi, je suis bien malheureuse depuis que vous dites que vous soupirez pour moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour soupirer aussi, car j'aimerais autant qu'une autre Ă ĂÂȘtre bien aise; s'il y avait quelque secret pour cela, tenez, je vous rendrais heureux tout d'un coup, car je suis naturellement bonne. Le Berger. - HĂ©las! pour de secret, je n'en sais point d'autre que celui de vous aimer moi-mĂÂȘme. Silvia. - Apparemment que ce secret-lĂ ne vaut rien; car je ne vous aime point encore, et j'en suis bien fĂÂąchĂ©e; comment avez-vous fait pour m'aimer, vous? Le Berger. - Moi, je vous ai vue voilĂ tout. Silvia. - Voyez quelle diffĂ©rence; et moi, plus je vous vois et moins je vous aime. N'importe, allez, allez, cela viendra peut-ĂÂȘtre, mais ne me gĂÂȘnez point. Par exemple, Ă prĂ©sent, je vous haĂÂŻrais si vous restiez ici. Le Berger. - Je me retirerai donc, puisque c'est vous plaire, mais pour me consoler, donnez-moi votre main, que je la baise. Silvia. - Oh non! on dit que c'est une faveur, et qu'il n'est pas honnĂÂȘte d'en faire, et cela est vrai, car je sais bien que les bergĂšres se cachent de cela. Le Berger. - Personne ne nous voit. Silvia. - Oui; mais puisque c'est une faute, je ne veux point la faire qu'elle ne me donne du plaisir comme aux autres. Le Berger. - Adieu donc, belle Silvia, songez quelquefois Ă moi. Silvia. - Oui, oui. ScĂšne V Silvia, Arlequin, mais il ne vient qu'un moment aprĂšs que Silvia a Ă©tĂ© seule. Silvia. - Que ce berger me dĂ©plaĂt avec son amour! Toutes les fois qu'il me parle, je suis toute de mĂ©chante humeur. Et puis voyant Arlequin. Mais qui est-ce qui vient lĂ ? Ah mon Dieu le beau garçon! Arlequin entre en jouant au volant, il vient de cette façon jusqu'aux pieds de Silvia, lĂ il laisse en jouant tomber le volant, et, en se baissant pour le ramasser, il voit Silvia; il demeure Ă©tonnĂ© et courbĂ©; petit Ă petit et par secousses il se redresse le corps quand il s'est entiĂšrement redressĂ©, il la regarde, elle, honteuse, feint de se retirer dans son embarras, il l'arrĂÂȘte, et dit. - Vous ĂÂȘtes bien pressĂ©e? Silvia. - Je me retire, car je ne vous connais pas. Arlequin. - Vous ne me connaissez pas? tant pis; faisons connaissance, voulez-vous? Silvia, encore honteuse. - Je le veux bien. Arlequin, alors s'approche d'elle et lui marque sa joie par de petits ris, et dit. - Que vous ĂÂȘtes jolie! Silvia. - Vous ĂÂȘtes bien obligeant. Arlequin. - Oh point, je dis la vĂ©ritĂ©. Silvia, en riant un peu Ă son tour. - Vous ĂÂȘtes bien joli aussi, vous. Arlequin. - Tant mieux oĂÂč demeurez-vous? je vous irai voir. Silvia. - Je demeure tout prĂšs; mais il ne faut pas venir; il vaut mieux nous voir toujours ici, parce qu'il y a un berger qui m'aime; il serait jaloux, et il nous suivrait. Arlequin. - Ce berger-lĂ vous aime? Silvia. - Oui. Arlequin. - Voyez donc cet impertinent! je ne le veux pas, moi. Est-ce que vous l'aimez, vous? Silvia. - Non, je n'en ai jamais pu venir Ă bout. Arlequin. - C'est bien fait, il faut n'aimer personne que nous deux; voyez si vous le pouvez? Silvia. - Oh! de reste, je ne trouve rien de si aisĂ©. Arlequin. - Tout de bon? Silvia. - Oh! je ne mens jamais, mais oĂÂč demeurez-vous aussi? Arlequin, lui montrant du doigt. - Dans cette grande maison. Silvia. - Quoi! chez la fĂ©e? Arlequin. - Oui. Silvia, tristement. - J'ai toujours eu du malheur. Arlequin, tristement aussi. - Qu'est-ce que vous avez, ma chĂšre amie? Silvia. - C'est que cette fĂ©e est plus belle que moi, et j'ai peur que notre amitiĂ© ne tienne pas. Arlequin, impatiemment. - J'aimerais mieux mourir. Et puis tendrement. Allez, ne vous affligez pas, mon petit coeur. Silvia. - Vous m'aimerez donc toujours? Arlequin. - Tant que je serai en vie. Silvia. - Ce serait bien dommage de me tromper, car je suis si simple. Mais mes moutons s'Ă©cartent, on me gronderait s'il s'en perdait quelqu'un il faut que je m'en aille. Quand reviendrez-vous? Arlequin, avec chagrin. - Oh! que ces moutons me fĂÂąchent! Silvia. - Et moi aussi, mais que faire? Serez-vous ici sur le soir? Arlequin. - Sans faute. En disant cela il lui prend la main et il ajoute Oh les jolis petits doigts! Il lui baise la main et dit Je n'ai jamais eu de bonbon si bon que cela. Silvia rit et dit. - Adieu donc. Et puis Ă part. VoilĂ que je soupire, et je n'ai point eu de secret pour cela. Elle laisse tomber son mouchoir en s'en allant. Arlequin le ramasse et la rappelle pour lui donner. Arlequin. - Mon amie! Silvia. - Que voulez-vous, mon amant?. Et puis voyant son mouchoir entre les mains d'Arlequin. Ah! c'est mon mouchoir, donnez. Arlequin le tend, et puis retire la main; il hĂ©site, et enfin il le garde, et dit - Non, je veux le garder, il me tiendra compagnie qu'est-ce que vous en faites? Silvia. - Je me lave quelquefois le visage, et je m'essuie avec. Arlequin, en le dĂ©ployant. - Et par oĂÂč vous sert-il, afin que je le baise par lĂ ? Silvia, en s'en allant. - Partout, mais j'ai hĂÂąte, je ne vois plus mes moutons; adieu, jusqu'Ă tantĂÂŽt. Arlequin la salue en faisant des singeries, et se retire aussi. ScĂšne VI La fĂ©e, Trivelin La scĂšne change, et reprĂ©sente le jardin de la FĂ©e. La FĂ©e. - Eh bien! notre jeune homme, a-t-il goĂ»tĂ©? Trivelin. - Oui, goĂ»tĂ© comme quatre il excelle en fait d'appĂ©tit. La FĂ©e. - OĂÂč est-il Ă prĂ©sent? Trivelin. - Je crois qu'il joue au volant dans les prairies; mais j'ai une nouvelle Ă vous apprendre. La FĂ©e. - Quoi, qu'est-ce que c'est? Trivelin. - Merlin est venu pour vous voir. La FĂ©e. - Je suis ravie de ne m'y ĂÂȘtre point rencontrĂ©e; car c'est une grande peine que de feindre de l'amour pour qui l'on n'en sent plus. Trivelin. - En vĂ©ritĂ©, Madame, c'est bien dommage que ce petit innocent l'ait chassĂ© de votre coeur! Merlin est au comble de la joie, il croit vous Ă©pouser incessamment. Imagines-tu quelque chose d'aussi beau qu'elle? me disait-il tantĂÂŽt, en regardant votre portrait. Ah! Trivelin, que de plaisirs m'attendent! Mais je vois bien que de ces plaisirs-lĂ il n'en tĂÂątera qu'en idĂ©e, et cela est d'une triste ressource, quand on s'en est promis la belle et bonne rĂ©alitĂ©. Il reviendra, comment vous tirerez-vous d'affaire avec lui? La FĂ©e. - Jusqu'ici je n'ai point encore d'autre parti Ă prendre que de le tromper. Trivelin. - Eh! n'en sentez-vous pas quelque remords de conscience? La FĂ©e. - Oh! j'ai bien d'autres choses en tĂÂȘte, qu'Ă m'amuser Ă consulter ma conscience sur une bagatelle. Trivelin, Ă part. - VoilĂ ce qui s'appelle un coeur de femme complet. La FĂ©e. - Je m'ennuie de ne point voir Arlequin; je vais le chercher; mais le voilĂ qui vient Ă nous qu'en dis-tu, Trivelin? il me semble qu'il se tient mieux qu'Ă l'ordinaire? ScĂšne VII La FĂ©e, Trivelin, Arlequin Arlequin arrive tenant en main le mouchoir de Silvia qu'il regarde, et dont il se frotte tout doucement le visage. La FĂ©e, continuant de parler Ă Trivelin. - Je suis curieuse de voir ce qu'il fera tout seul, mets-toi Ă cĂÂŽtĂ© de moi, je vais tourner mon anneau qui nous rendra invisibles. Arlequin arrive au bord du thĂ©ĂÂątre, et il saute en tenant le mouchoir de Silvia, il le met dans son sein, il se couche et se roule dessus; et tout cela gaiement. La FĂ©e, Ă Trivelin. - Qu'est-ce que cela veut dire? Cela me paraĂt singulier. OĂÂč a-t-il pris ce mouchoir? Ne serait-ce pas un des miens qu'il aurait trouvĂ©? Ah! si cela Ă©tait, Trivelin, toutes ces postures-lĂ seraient peut-ĂÂȘtre de bon augure. Trivelin. - Je gagerais moi que c'est un linge qui sent le musc. La FĂ©e. - Oh non! Je veux lui parler, mais Ă©loignons-nous un peu pour feindre que nous arrivons. Elle s'Ă©loigne de quelques pas, pendant qu'Arlequin se promĂšne en long en chantant Ter li ta ta li ta. La FĂ©e. - Bonjour, Arlequin. Arlequin, en tirant le pied, et mettant le mouchoir sous son bras. - Je suis votre trĂšs humble serviteur. La FĂ©e, Ă part Ă Trivelin. - Comment! voilĂ des maniĂšres! il ne m'en a jamais tant dit depuis qu'il est ici. Arlequin, Ă la FĂ©e. - Madame, voulez-vous avoir la bontĂ© de vouloir bien me dire comment on est quand on aime bien une personne? La FĂ©e, charmĂ©e Ă Trivelin. - Trivelin, entends-tu? Et puis Ă Arlequin. Quand on aime, mon cher enfant, on souhaite toujours de voir les gens, on ne peut se sĂ©parer d'eux, on les perd de vue avec chagrin enfin on sent des transports, des impatiences et souvent des dĂ©sirs. Arlequin, en sautant d'aise et comme Ă part. - M'y voilĂ . La FĂ©e. - Est-ce que vous sentez tout ce que je dis lĂ ? Arlequin, d'un air indiffĂ©rent. - Non, c'est une curiositĂ© que j'ai. Trivelin. - Il jase vraiment! La FĂ©e. - Il jase, il est vrai, mais sa rĂ©ponse ne me plaĂt pas mon cher Arlequin, ce n'est donc pas de moi que vous parlez? Arlequin. - Oh! je ne suis pas un niais, je ne dis pas ce que je pense. La FĂ©e, avec feu, et d'un ton brusque. - Qu'est-ce que cela signifie? OĂÂč avez-vous pris ce mouchoir? Arlequin, la regardant avec crainte. - Je l'ai pris Ă terre. La FĂ©e. - A qui est-il? Arlequin. - Il est Ă ... Et puis s'arrĂÂȘtant. Je n'en sais rien. La FĂ©e. - Il y a quelque mystĂšre dĂ©solant lĂ -dessous! Donnez-moi ce mouchoir! Elle lui arrache, et aprĂšs l'avoir regardĂ© avec chagrin, et Ă part. Il n'est pas Ă moi et il le baisait; n'importe, cachons-lui mes soupçons, et ne l'intimidons pas; car il ne me dĂ©couvrirait rien. Arlequin, alors va, le chapeau bas et humblement, lui redemander le mouchoir. - Ayez la charitĂ© de me rendre le mouchoir. La FĂ©e, en soupirant en secret. - Tenez, Arlequin, je ne veux pas vous l'ĂÂŽter, puisqu'il vous fait plaisir. Arlequin en le recevant baise la main, la salue, et s'en va. La FĂ©e, le regardant. - Vous me quittez; oĂÂč allez-vous? Arlequin. - Dormir sous un arbre. La FĂ©e, doucement. - Allez, allez. ScĂšne VIII La FĂ©e, Trivelin La FĂ©e. - Ah! Trivelin, je suis perdue. Trivelin. - Je vous avoue, Madame, que voici une aventure oĂÂč je ne comprends rien, que serait-il donc arrivĂ© Ă ce petit peste-lĂ ? La FĂ©e, au dĂ©sespoir et avec feu. - Il a de l'esprit, Trivelin, il en a, et je n'en suis pas mieux, je suis plus folle que jamais. Ah! quel coup pour moi, que le petit ingrat vient de me paraĂtre aimable! As-tu vu comme il est changĂ©? As-tu remarquĂ© de quel air il me parlait? combien sa physionomie Ă©tait devenue fine? Et ce n'est pas de moi qu'il tient toutes ces grĂÂąces-lĂ ! Il a dĂ©jĂ de la dĂ©licatesse de sentiment, il s'est retenu, il n'ose me dire Ă qui appartient le mouchoir, il devine que j'en serais jalouse; ah! qu'il faut qu'il ait pris d'amour pour avoir dĂ©jĂ tant d'esprit! Que je suis malheureuse! Une autre lui entendra dire ce je vous aime que j'ai tant dĂ©sirĂ©, et je sens qu'il mĂ©ritera d'ĂÂȘtre adorĂ©; je suis au dĂ©sespoir. Sortons, Trivelin; il s'agit ici de dĂ©couvrir ma rivale, je vais le suivre et parcourir tous les lieux oĂÂč ils pourront se voir. Cherche de ton cĂÂŽtĂ©, va vite, je me meurs. ScĂšne IX Silvia, une de ses cousines La scĂšne change et reprĂ©sente une prairie oĂÂč de loin paissent des moutons. Silvia. - ArrĂÂȘte-toi un moment, ma cousine; je t'aurai bientĂÂŽt contĂ© mon histoire, et tu me donneras quelque avis. Tiens, j'Ă©tais ici quand il est venu; dĂšs qu'il s'est approchĂ©, le coeur m'a dit que je l'aimais; cela est admirable! Il s'est approchĂ© aussi, il m'a parlĂ©; sais-tu ce qu'il m'a dit? Qu'il m'aimait aussi. J'Ă©tais plus contente que si on m'avait donnĂ© tous les moutons du hameau vraiment je ne m'Ă©tonne pas si toutes nos bergĂšres sont si aises d'aimer; je voudrais n'avoir fait que cela depuis que je suis au monde, tant je le trouve charmant; mais ce n'est pas tout, il doit revenir ici bientĂÂŽt; il m'a dĂ©jĂ baisĂ© la main, et je vois bien qu'il voudra me la baiser encore. Donne-moi conseil, toi qui as eu tant d'amants; dois-je le laisser faire? La Cousine. - Garde-t'en bien, ma cousine, sois bien sĂ©vĂšre, cela entretient l'amour d'un amant. Silvia. - Quoi, il n'y a point de moyen plus aisĂ© que cela pour l'entretenir? La Cousine. - Non; il ne faut point aussi lui dire tant que tu l'aimes. Silvia. - Eh! comment s'en empĂÂȘcher? Je suis encore trop jeune pour pouvoir me gĂÂȘner. La Cousine. - Fais comme tu pourras, mais on m'attend, je ne puis rester plus longtemps, adieu, ma cousine. ScĂšne X Silvia, un moment aprĂšs. - Que je suis inquiĂšte! j'aimerais autant ne point aimer que d'ĂÂȘtre obligĂ©e d'ĂÂȘtre sĂ©vĂšre; cependant elle dit que cela entretient l'amour, voilĂ qui est Ă©trange; on devrait bien changer une maniĂšre si incommode; ceux qui l'on inventĂ©e n'aimaient pas tant que moi. ScĂšne XI Silvia, Arlequin Arlequin arrive. Silvia, en le voyant. - Voici mon amant; que j'aurai de peine Ă me retenir! DĂšs qu'Arlequin l'aperçoit, il vient Ă elle en sautant de joie; il lui fait des caresses avec son chapeau, auquel il a attachĂ© le mouchoir, il